Le Mufti de la République tunisienne, Cheikh Hichem Ben Mahmoud, a annoncé ce mardi que le montant du Nissab — seuil minimal de fortune à partir duquel la Zakât al-Maal devient obligatoire — est fixé pour l'année 1447 de l'hégire à 27 002 dinars et 976 millimes. Cette annonce, émise par le Diwan al-Ifta, concerne l'une des pratiques fondamentales de l'Islam, à savoir l'aumône légale annuelle imposée aux fidèles musulmans disposant d'un patrimoine financier excédant un certain seuil sur une période d'un an. La Zakât al-Maal, ou « aumône sur les biens », est calculée au taux de 2,5 % de la richesse détenue au-delà du seuil précité. Elle s'applique aux avoirs liquides, aux revenus d'épargne, à l'or, à l'argent, aux parts commerciales ou à certains investissements, dès lors qu'ils ont été conservés sur une période de douze mois lunaires. Une obligation religieuse à visée sociale Selon les explications du cabinet du Mufti, cette aumône constitue un acte de solidarité et de purification des biens du fidèle. Elle répond au principe coranique d'entraide inscrit dans le verset 60 de la sourate al-Tawba, qui énumère les catégories de bénéficiaires de la Zakât : les pauvres, les nécessiteux, les collecteurs de la Zakât, ceux dont les cœurs doivent être réconciliés, les esclaves, les endettés, ceux qui œuvrent dans le sentier de Dieu et les voyageurs dans le besoin. Ainsi, la Zakât al-Maal s'inscrit dans une logique d'équité sociale visant à réduire les inégalités économiques et à renforcer le tissu communautaire par le soutien aux plus vulnérables. Une pratique encadrée et régulée En Tunisie, le Diwan al-Ifta rappelle chaque année le montant exact du Nissab afin d'orienter les fidèles dans l'accomplissement de leurs obligations religieuses. Ce montant varie d'année en année, car il dépend de la valeur marchande de l'or, à laquelle le Nissab est historiquement indexé. Pour 1447 H, le seuil fixé équivaut à environ 85 grammes d'or, ce qui correspond au cours actuel du marché. Ainsi, la détermination du seuil de la Zakât al-Maal pour 1447 H rappelle l'importance de cette institution islamique dans la redistribution des richesses. Elle invite chaque fidèle concerné à vérifier s'il est assujetti à cette obligation et à accomplir ce pilier de l'Islam dans le respect des prescriptions religieuses. Dans un contexte économique difficile, cette pratique renforce également les liens de solidarité au sein de la société tunisienne. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!