La Tunisie a pris la décision d'expulser l'ambassadeur syrien en poste à Tunis en protestation contre les massacres perpétrés contre les populations civiles à Homs et dans les autres villes syriennes, a affirmé le ministre tunisien des Affaires Etrangères Rafik Abdesselam. Le Chef de la diplomatie tunisienne a indiqué, dans une déclaration à une chaîne satellitaire “qu'en tant que Gouvernement solidaire la décision a été prise collectivement par le Président de la République et le Premier ministre, affirmant que son département appliquera cette décision dans les plus brefs délais”. “En tant que Gouvernement issu de la Révolution d'où il tire sa souveraineté et sa légitimité, on ne peut pas se taire face à ce qui se passe en Syrie en terme de massacres et de tueries sauvages”, a affirmé M. Abdelsselam. Il a ajouté que “ni la conscience morale ni humaine ne peuvent admettre ce qui se passe en Syrie ni être passé sous silence du point de vue de la légalité internationale”, a-t-il dit, appelant le régime syrien à cesser ces massacres et à œuvrer à la normalisation de la vie dans les villes ainsi que la levée des blocus contre les civils . “Ce sont là des simples demandes que nous formulons. Ce sont des demandes connues et exprimées par la Ligue arabe et par le Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères”, a -t-il dit. Il a affirmé que l'ambassadeur tunisien à Damas est toujours en poste sur place et qu'il sera rappelé incessamment. Il a indiqué que cette décision est intervenue en coordination avec les partenaires arabes notamment l'Egypte et les pays du Golfe, soulignant que cette décision reflète la position des pays arabes. “Il existe une solidarité arabe pour faire pression sur le régime syrien afin de satisfaire les revendications légitimes du peuple syrien qui mérité la liberté et la dignité”, a-t-il dit. Ce qui se passe en Syrie ne diffère en rien de ce qui s'est passé en Tunisie, en Egypte et dans d'autres pays arabes, a affirmé Rafik Abdesselam, affirmant le fait que l'initiative tunisienne a devancé celle des autres pays s'explique par le fait que la Tunisie comme elle a été la première à déclencher la révolution, elle se doit d'être la première logiquement et naturellement dans sa solidarité avec le peuple syrien. Il a estimé que la plupart des pays arabes vont emprunter la voie de la Tunisie à l'instar des pays du Golfe et du Maroc signalant que la plupart des pays arabes sont unanimes à ce sujet. Il a indiqué que la Tunisie adoptera et appliquera la décision du Conseil de sécurité en concertation avec les autres pays. Le chef de la diplomatie tunisienne n'a pas écarté que l'ambassade à Damas fasse l'objet d'actes de vandalisme , appelant les autorités syriennes à respecter les conventions régissant les représentations diplomatiques en préservant l'intégrité physique de l'ambassade et des diplomates tunisiens. Il a affirmé être contre l'internationalisation de la question syrienne, affirmant que la résolution posée devant le Conseil de sécurité demande le règlement de la question dans un cadre arabe.