À l'occasion d'une série de rencontres tenues au Palais de Carthage le 7 juillet 2025, le président de la République Kaïs Saïed a reçu la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, pour faire le point sur plusieurs projets de lois et d'ordonnances. Le chef de l'Etat a insisté sur l'urgence de faire de la justice sociale, de l'investissement et de la lutte contre la corruption les premières priorités de l'Etat. Il a souligné que les services publics ne peuvent remplir pleinement leur rôle sans une administration engagée, réactive et à l'écoute des citoyens. Selon lui, la transformation législative attendue ne peut aboutir qu'à travers une révolution administrative, elle-même fondement d'un changement culturel profond basé sur la confiance entre l'administration et les usagers. Une dénonciation des « forces de la régression » Le président Saïed a également mis en garde contre ceux qu'il a qualifiés de « poches de régression », accusés de vouloir attiser la discorde dans le pays. « Les masques sont tombés », a-t-il affirmé, dénonçant les figures politiques nostalgiques du passé qui, selon lui, tentent de déstabiliser la marche du pays tout en changeant constamment de visage pour tromper le peuple. Kais Saied a appelé à la fermeté et à l'unité nationale pour contrer ces manœuvres. Appel à un nouveau modèle économique mondial Lors de son entretien avec Michket Slama Khaldi, ministre des Finances, Kaïs Saïed s'est intéressé aux retombées de la participation tunisienne à la 4e Conférence internationale sur le financement du développement, tenue récemment à Séville, en Espagne. Le chef de l'Etat a insisté sur le fait que le monde a besoin de nouvelles approches économiques, radicalement différentes des modèles traditionnels. Ces derniers, selon lui, ont accentué les déséquilibres de croissance entre les pays. Il a rappelé que de nombreuses nations qualifiées de « pays en développement » n'ont jamais pu atteindre une croissance réelle, non pas en raison de leurs propres choix, mais à cause d'un système économique mondial inéquitable et de crises successives dont elles ont été victimes. Rénovation du secteur des transports publics Enfin, le président a reçu Rachid Amri, ministre du Transport, pour discuter de la situation générale de ce secteur stratégique. Kaïs Saïed a déclaré que le système de transport en Tunisie a besoin d'être repensé en profondeur, tout en affirmant que l'Etat ne cédera ni ses institutions ni ses infrastructures publiques. Il a tenu à saluer les compétences tunisiennes dans les domaines aérien et maritime, largement reconnues à l'étranger. D'après le président, ces compétences sont capables de rebâtir le secteur sur des bases solides, en témoigne l'intérêt qu'elles suscitent auprès des compagnies internationales. Dans un souci d'urgence, il a également insisté sur l'accélération de l'acheminement des bus commandés à l'étranger, afin de soulager les citoyens confrontés aux difficultés de transport quotidien. Ainsi, ces différentes rencontres confirment une volonté présidentielle ferme de refonder l'Etat tunisien sur trois piliers : équité sociale, efficacité administrative et souveraineté économique. Dans un contexte national marqué par les incertitudes économiques et les tensions sociales, Kaïs Saïed entend garder le cap d'un changement structurel, à travers des institutions renforcées, une économie plus juste, et des services publics modernisés. Le défi reste considérable, mais les signaux envoyés depuis Carthage témoignent d'un engagement présidentiel renouvelé. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!