La tension monte crescendo entre les USA et le Venezuela. En réaction au déploiement des soldats américains dans les Caraïbes au nom de la lutte antidrogue, le président Nicolas Maduro a annoncé la mobilisation de 4,5 millions de miliciens «pour garantir la couverture de tout le territoire», avec même des missiles aux mains des paysans. Le moins qu'on puisse dire est que ce tintamarre n'a pas plu au président américain, Donald Trump… Il dépêchera au large des côtes du Venezuela 3 navires de guerre, officiellement dans le cadre de son combat contre le trafic de drogue, a fait savoir hier mercredi 20 août un responsable américain. Evidemment les pays membres de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) ne sont pas contents, ils fulminent face à ce danger qui frappe à leur porte. Cet impressionnant déploiement militaire en rajoute à la pression que Trump exerce sur Maduro. Rappelons que Washington a doublé au début du mois la prime offerte pour toute aide permettant de cueillir le chef de l'Etat vénézuélien, nommément accusé de trafic de drogue. La récompense a été portée à 50 millions de dollars… Une somme pareille aiguise forcément les appétits dans ces contrées pauvres et gangrenées par la corruption. Le président vénézuélien a intérêt à surveiller ses arrières, lui qui vit déjà dans un délire paranoïaque avec tous ces opposants qu'il brime et toutes ces élections qu'il a falsifiées. Les 3 destroyers lance-missiles de classe Aegis font route vers les eaux au large du Venezuela, a indiqué ce responsable américain, sous le sceau de l'anonymat. D'après plusieurs journaux américains, l'administration Trump projette également de déployer 4000 Marines dans la région des Caraïbes, aux abords des côtes vénézuéliennes. «Le déploiement militaire américain dans les eaux des Caraïbes, sous couvert d'opérations antidrogue, représente une menace pour la paix et la stabilité de la région», ont déclaré hier, dans un texte commun, les membres de l'ALBA, tous sous la bannière du socialisme, une idéologie que Trump déteste au plus haut point. L'organisation régionale a clamé son «soutien le plus ferme et absolu» au président Maduro. A noter que l'ALBA réunit l'Antigua-et-Barbuda, la Bolivie, Cuba, la Dominique, la Grenade, le Nicaragua, Saint-Christophe-et-Niévès, Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Sainte-Lucie. Elle a été montée en 2004 par les anciens présidents vénézuélien et cubain, Hugo Chavez et Fidel Castro – des ennemis notoires des USA -, pour combattre l'hégémonie américaine… Mais l'organisation bat de l'aile depuis le décès de Chavez en 2013. Reste les lourds contentieux entre les Etats-Unis et le Venezuela. En effet les autorités américaines rejettent la réélection de Maduro à la dernière présidentielle, entachée de fraudes massives. Mais l'administration Trump l'accuse surtout d'être le pivot d'un réseau de «narcotrafic» international. Le 19 août 2025 la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a catalogué le gouvernement vénézuélien comme un «cartel narco-terroriste» et Maduro un «chef fugitif de ce cartel». Questionnée par les médias sur la probabilité d'un déploiement de forces américaines au Venezuela, elle a répliqué que Trump utilisait «tous les moyens» pour «empêcher les drogues d'inonder notre pays». La dernière fois que les Américains ont monté une telle opération c'était en décembre 1989, au Panama. Le président George H. Bush avait donné l'ordre de débarquer dans le pays pour arrêter l'homme fort, le chef d'état-major des armées, le général Manuel Noriega, pour les mêmes crimes que Maduro. Donc le président vénézuélien et ses voisins ont de bonnes raisons de perdre le sommeil… Trump est capable de tout, il en a fait la démonstration le 22 juin dernier en bombardant les sites nucléaires iraniens. Alors attention.
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