Quand on vous disait que la cheffe de file du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, qui a peu des chances de survivre à son procès en appel pour détournement de fonds publics, ne mourra pas seule. Le Premier ministre François Bayrou a déclaré ce lundi 25 août, à la surprise générale, qu'il sollicitera dès la rentrée un vote de confiance, Chiche! a rétorqué le RN. Son jeune président, Jordan Bardella, et la patronne des députés au Parlement, Marine Le Pen, ont fait savoir que le RN ne votera « jamais la confiance à un gouvernement dont les choix font souffrir le peuple français« . Bayrou voulait savoir ce qu'il pèse encore à l'Assemblée nationale après avoir survolé 4 motions de censure et un gros écueil judiciaire, maintenant il sait. Mme Le Pen a martelé que « seule la dissolution permettra désormais aux Français de choisir leur destin« . « Nos compatriotes attendent une alternance et un retour aux urnes : nous y sommes prêts« , a embrayé Bardella. C'est la première annonce politique forte, très peu de temps après la conférence de presse de rentrée de Bayrou, une rentrée d'ailleurs précipitée par les bruits de botte de la gauche, notamment chez le leader de la France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, qui a appelé à bloquer tout le pays le 10 septembre prochain, par une grève générale qui fait déjà grand bruit... Le chef du gouvernement se savait sur des charbons ardents depuis qu'il a dévoilé son plan draconien pour économiser plus de 40 milliards d'euros dès 2026 et amorcer la décrue de la dette colossale du pays. Les déboires de Bayrou sont la conséquence immédiate de l'absence de majorité à l'Assemblée nationale, la même sur laquelle s'était fracassé le gouvernement de Michel Barnier, qui affiche la durée de vie la plus courte de l'histoire de la 5e République. Le Premier ministre François Bayrou voulait conjurer le sort en sollicitant un vote de confiance via l'article 49.1 de la Constitution lequel, comme l'article 49.3, engage la responsabilité du gouvernement. L'affaire est programmée le 8 septembre prochain, selon BFMTV, qui tient ça de sources gouvernementales. Ce rendez-vous pourrait être le tout dernier pour le Maire de Pau. « Cette déclaration de politique générale aura pour objet de poser explicitement la question centrale : savoir s'il y a bien gravité du danger pour la Nation, s'il y a urgence ou pas« , a argué Bayrou ce lundi. Il espérait que cela convainque les élus et la nation de « choisir la route qui permettra d'échapper à cette malédiction en retrouvant la maîtrise de nos finances« . Mais voilà, cette fois il ne pourra pas compter sur les troupes du RN, le camp majoritaire au Parlement avec son armada de 143 élus qui votent comme un seul homme. Et inutile de lorgner sur sa gauche pour s'oxygéner, ce vote LFI, les Socialistes et les Verts en rêvaient, que l'extrême droite lâche publiquement le Premier ministre si vite est inespéré pour les opposants. C'est Bardella qui avait dit la messe pour le gouvernement Barnier, c'est lui qui s'est présenté ce lundi pour la disgrâce de Bayrou. Pourtant ce dernier soutenait mordicus à sa nomination en décembre dernier qu'il ne solliciterait pas la confiance des députés pour sa déclaration de politique générale. « Dans la foulée de cette déclaration de politique générale, il y aura une sorte de vote de confiance parce qu'il y aura probablement une motion de censure« , avait-il argué, il a été rattrapé par le blocage politique. Les prédécesseurs de Bayrou, Elisabeth Borne, Gabriel Attal et Barnier, avaient soigneusement évité de titiller les parlementaires avec un vote de confiance ; l'actuel Premier ministre est d'avis – et il a raison dans le fond – que la France est face à « un moment préoccupant qui impose une clarification ». Il a avancé le « risque du surendettement, (...) un danger immédiat qui pèse sur nous« . Il a estimé que la route du vote de confiance est la plus indiquée pour avoir les coudées franches et avancer vers des réformes forcément impopulaires. S'il chute ce sera peut-être la fête chez ses adversaires, qui rêvent tous de Matignon, mais pour le pays ce sera un drame vu l'état des finances publiques et de l'économie nationale... Et puis il y a les décisions lourdes à prendre à l'international, dans une conjoncture qui n'a jamais été aussi délétère depuis la Seconde guerre mondiale. Les sondages disent que c'est le RN qui raflera la mise à la prochaine élection. Or on sait que Mme Le Pen est acquise aux causes d'Israël – elle ne s'en cache même pas – et de la Russie – elle s'en cache un peu plus mais c'est de notoriété publique. C'est aussi le positionnement de la France dans le monde qui se joue le 8 septembre prochain. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!