La Chambre nationale du syndicat tunisien des pharmaciens d'officine a annoncé ce mardi la suspension du système du tiers payant pour les maladies ordinaires à partir du 1er octobre 2025. Cette décision concerne l'accord sectoriel entre les pharmacies privées et la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM). La mesure restera en vigueur « jusqu'à la mise en place de solutions concrètes garantissant la pérennité des pharmacies, tout en assurant la continuité de la délivrance des médicaments pour les malades chroniques et atteints de pathologies lourdes », précise la chambre dans une motion rendue publique à l'issue de sa réunion. Une crise alimentée par l'accumulation des dettes Les pharmaciens affirment traverser une « situation critique » marquée par l'accumulation des dettes et le retard de paiement des créances par la CNAM. Ces blocages financiers, selon la motion, mettent en péril la viabilité des officines et risquent d'entraîner un effondrement du service pharmaceutique national. La chambre rappelle que depuis la fin de l'année 2024, les pharmacies privées ont assuré, « grâce à leurs propres moyens et par le recours à des crédits bancaires », la fourniture de médicaments à plus de 3 millions de Tunisiens, couvrant ainsi cinq mois de traitement ininterrompu, et ce, en l'absence de tout soutien des autorités publiques. Appel à des réformes structurelles Pour les représentants des pharmaciens, les « solutions partielles et temporaires » ne suffisent plus. Ils plaident pour la mise en œuvre de mesures pratiques et de réformes structurelles capables de garantir la survie du secteur et la continuité du service de santé. La chambre appelle également à des dispositifs d'accompagnement afin de protéger les pharmacies et de préserver l'accès des citoyens aux soins. Face à la gravité de la situation, la chambre a convoqué une assemblée générale extraordinaire prévue pour le 25 octobre 2025. Cette rencontre devrait aboutir à l'adoption de décisions jugées cruciales pour « sauver les pharmacies, protéger la profession et garantir le droit du citoyen à l'accès au traitement ». Source : TAP Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!