Le mouvement de solidarité internationale avec Gaza prend une nouvelle ampleur. La commission internationale pour la levée du blocus de Gaza a annoncé le départ de dix navires dans le cadre d'une nouvelle flottille en route vers l'enclave palestinienne assiégée. Parmi eux, la sœur navire « Al-Dhamir », de grande capacité, transporte à son bord 100 journalistes, médecins et militants. Cette initiative intervient quelques heures après l'arraisonnement par la marine israélienne, dans la nuit de mercredi à jeudi, des bateaux du précédent « Asstol Soumoud », contraints de rallier le port d'Ashdod. Selon la presse israélienne, 473 militants ont été arrêtés puis transférés à la prison de Ktzi'ot, dans le désert du Néguev, en attente d'un rapatriement aérien vers leurs pays d'origine au début de la semaine prochaine. Une mobilisation internationale face à l'attaque israélienne Les attaques contre la flottille ont suscité une vague d'indignation internationale. Le ministre des Affaires étrangères irlandais, Simon Harris, a annoncé l'ouverture de discussions avec ses homologues et diplomates au sujet de la sécurité des ressortissants irlandais arrêtés. Il a rappelé que la mission de la flottille était « pacifique », destinée à dénoncer la catastrophe humanitaire qui frappe Gaza. Selon un correspondant d'Al Jazeera, le navire « Marinet », toujours rattaché à l'« Asstol Soumoud mondial », se trouvait vendredi matin à 54 milles nautiques de la bande de Gaza. Dans le même temps, des vidéos diffusées par des médias israéliens montrent le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, s'en prenant violemment aux militants détenus, les qualifiant d'« terroristes ». La justice espagnole ouvre un dossier La tension franchit également un palier judiciaire. Le parquet espagnol a intégré l'attaque israélienne contre la flottille dans l'enquête ouverte le 18 septembre dernier sur les crimes présumés commis par Israël à Gaza. Dans un communiqué publié jeudi, Madrid précise que la rétention des navires du convoi humanitaire est désormais incluse dans ce dossier, afin de préserver les preuves et de coordonner les procédures avec les juridictions internationales. Réactions contrastées à Washington et en Europe Aux Etats-Unis, un haut responsable du département d'Etat a qualifié la flottille de « provocation inutile », tout en assurant que Washington suivait la situation de près pour protéger les Américains impliqués. Dans une lettre adressée à Antony Blinken, des élus démocrates ont rappelé que 24 citoyens américains figuraient parmi les passagers, soulignant que « les volontaires courent un danger réel ». Ils ont également insisté sur le caractère humanitaire de la mission, rappelant que des centaines de bénévoles issus de plus de 40 pays participaient à cette opération, déjà ciblée à trois reprises par des attaques de drones. Amnesty, l'Italie et l'Europe réagissent De son côté, Amnesty International a dénoncé un acte d'intimidation illégal, visant à punir les voix critiques d'Israël. L'organisation a accusé l'Etat hébreu d'utiliser le blocus comme arme pour affamer Gaza et de chercher à « faire taire les opposants à ce qu'elle qualifie de génocide ». En Italie, la Première ministre Giorgia Meloni a affirmé suivre de près la situation, promettant de ramener rapidement les militants italiens retenus par les autorités israéliennes. Au Parlement européen, l'élue britannique Lee Anderson a jugé qu'il fallait condamner fermement les violations israéliennes, ajoutant que la multiplication des mobilisations pro-palestiniennes en Europe commence à influencer les positions des dirigeants politiques. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!