En visite à Tunis dans le cadre d'une tournée dans le monde arabe, le président du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero a peu après son arrivée dans la capitale tunisienne donné le ton: “La démocratie est la seule langue que doivent parler les peuples aujourd'hui”. “La mondialisation n'est pas seulement économique, mais politique aussi. La liberté est aussi forte que le commerce”, a-t-il lancé, avant d'ajouter: “Nous sommes dans un moment historique. Le vent de la liberté et de la démocratie qui a soufflé sur la Tunisie va souffler partout”. A ses yeux, “ce qui a commencé en Tunisie peut changer la carte du monde et des relations internationales dans la période à venir”, a-t-il estimé. Premier Chef de gouvernement à se rendre en Tunisie depuis la chute du régime Ben Ali, le dirigeant socialiste s'adressait à la presse à l'issue de ses entretiens avec le Président par intérim Fouad Mebazaa et le tout nouveau Premier ministre Béji Caïd Essebsi qu'il a qualifié “d'homme d'expérience, mais qui a des idées jeunes et de modernité”. Venu à Tunis pour “encourager le processus historique de changement que traverse la Tunisie”, Jose Luis Rodriguez Zapatero s'est dit “particulièrement ému” de s'y trouver “au moment où ce pays retrouve la liberté et la démocratie”. “Nous sommes là pour écouter et aider à construire un avenir fait de démocratie, de liberté et de dignité”, a-t-il ajouté en excluant “toute idée d'ingérence et encore moins de donner des leçons”. Il a affiché la détermination de l'Espagne “d'être cette fois-ci non seulement au rendez-vous, mais au premier rang pour défendre la démocratie au Maghreb, en Afrique et partout”. “L'Europe doit être à la hauteur des circonstances et de ce mouvement qui se produit avec tant d'intensité de la Tunisie, à l'Egypte, à la Libye et ailleurs”, a-t-il suggéré. Concernant plus précisément la Tunisie, il a fait état du “ferme engagement” de l'Espagne et de l'Union européenne “pour accompagner ce changement et ouvrir de meilleures perspectives économiques”. Avant de regagner Madrid, M. Zapatero devait rencontrer des représentants de l'opposition tunisienne et les présidents des trois commissions mises en place après la chute du régime du président Zine El Abidine Ben Ali, qui a fui en Arabie Saoudite le 14 janvier.