Selon un long rapport de Bloomberg, le mouvement de résistance Hams a accepté certains volets du plan de paix américain, mais laisserait d'autres aspects en suspens. Le plan en 20 points, défendu par Donald Trump et soutenu publiquement par Benjamin Netanyahou, propose des transformations majeures pour Gaza — militaires, politiques et humanitaires — dans un contexte où la force d'occupation isralienne reste au cœur de l'ombre des négociations. Qu'est-ce que Trump promet aux Palestiniens ? La proposition prévoit l'arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes, assorti de l'acheminement « intégral et sans retard » d'aide humanitaire à Gaza, où certaines régions sont frappées par la famine. En parallèle, le plan propose la libération de quelque 1 700 Palestiniens détenus en Israël, la reconstruction du territoire, et la garantie qu'Israël n'occupera ni n'annexera Gaza. Les forces israéliennes se retireraient progressivement. Le plan garantit également qu'aucun Gazaoui ne sera expulsé du territoire — une clause sensible, compte tenu de propositions antérieures évoquant un déplacement de population ou une prise en main américaine du territoire. Et pour Israël — quelles contreparties ? Bloomberg souligne que la version la plus ambitieuse du plan exige que le Hams se désarme totalement, qu'il renonce à tout contrôle politique sur Gaza, et qu'il abandonne l'administration du territoire instaurée depuis 2007. Ce « renoncement » inclurait la remise de l'autorité à un organisme international ou technocratique, l'introduction d'une force de maintien de la paix internationale, et le retrait graduel des troupes israéliennes. Le plan prévoit aussi la restitution des 48 otages restants — 20 vivants, les autres décédés — sous supervision internationale, et une surveillance indépendante du désarmement pour empêcher que Gaza redevienne une menace pour Israël. Aux côtés de l'acceptation partielle, le plan impose au Hams de ne pas intervenir dans la gestion future de Gaza, sous peine de perdre l'« amnistie » accordée à ses membres qui se plieraient aux nouvelles règles. Ceux qui le souhaitent pourraient disposer d'un corridor sûr pour quitter le territoire. Qui assurera la sécurité ? Le texte propose la mise en place d'« forces de stabilité internationales » en collaboration avec les pays arabes et partenaires étrangers. L'idée : que ces forces remplacent progressivement la présence militaire israélienne tout en assurant une sécurité résiduelle le long du périmètre de Gaza, jusqu'à ce que la zone soit jugée « totalement sécurisée ». Parallèlement, une police locale gazaouie serait formée pour prendre en charge la sécurité intérieure du territoire. Le plan suggère de confier la gestion des services publics et locaux à une commission temporaire mixte — technocrates palestiniens, intervenants internationaux — supervisée par un conseil mondial, avec Donald Trump à sa tête et l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair comme figure de liaison. Le projet reconnaît le droit à une future Etat palestinien et envisage, à terme, un chemin crédible vers la souveraineté, selon l'évolution sur le terrain. Entre espoirs et réserves L'acceptation partielle du plan par le Hams ouvre une fenêtre diplomatique — une possibilité de trêve, d'échanges, d'allégements humanitaires. Mais cette même acceptation soulève des doutes puissants : pour beaucoup en Israël, accepter un plan qui impose un désarmement de Gaza équivaudrait à sacrifier la sécurité intérieure au profit d'un rêve diplomatique. La force d'occupation isralienne, toujours active, représente un levier de pression insistant. Le chemin de la mise en œuvre sera semé de questions : qui contrôlera le retrait ? comment garantir que le Hams ne reconsolide pas ses capacités clandestines ? quel est le calendrier effectif ? Ce plan, s'il est appliqué, pourrait constituer une tentative de rééquilibrage stratégique, dans laquelle le ballon de foot pourrait devenir le symbole d'un cessez-le-feu durable — mais seulement si les garanties et les mécanismes de vérification tiennent la promesse. À défaut, on risquerait que ce que beaucoup appellent « une chance historique » ne se transforme en simple pause fragile dans un conflit tenace. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!