Alors que les espoirs d'une trêve durable à Gaza se ravivent, le quotidien britannique The Guardian met en garde contre un risque majeur : la reprise des hostilités par Israël une fois ses otages libérés. L'analyse du journaliste Andrew Roth met en lumière les fragilités du plan de cessez-le-feu annoncé par le président américain Donald Trump, et les obstacles politiques qui pourraient compromettre sa mise en œuvre. Un accord fragile issu de négociations marathon L'annonce de Donald Trump a fait le tour du monde : Israël et le Hamas ont accepté la première phase d'un plan de cessez-le-feu après quatre jours de négociations indirectes menées à Charm el-Cheikh, en Egypte. Selon The Guardian, cet accord constitue « la meilleure chance » de mettre fin à une guerre qui ravage la bande de Gaza depuis plus de deux ans. Mais Andrew Roth avertit que « le diable se cache dans les détails ». La première étape du plan — la libération des otages contre un retrait partiel de l'armée israélienne — paraît claire sur le papier, mais sa mise en œuvre pourrait s'avérer périlleuse. « Retrouver tous les otages et coordonner le retrait israélien pourrait être un processus long et incertain », écrit le journaliste. Les points de tension : désarmement du Hamas et avenir de Gaza Le plan de Trump, qui comprend vingt points, vise à créer les conditions d'un cessez-le-feu durable tout en ouvrant la voie à une fin permanente de la guerre. Toutefois, les questions les plus épineuses restent entières : le désarmement du Hamas, son rôle politique futur, et la vision israélienne de la gouvernance à Gaza. « Personne n'a suggéré que la guerre devait se terminer sur un modèle d'accords d'Oslo », souligne The Guardian, qui évoque plutôt un processus fragile, menacé à tout moment par les calculs politiques des deux camps. Des motivations politiques à Washington et Tel-Aviv Pour Donald Trump, cet accord représente une opportunité de consolider son image de négociateur mondial. Roth décrit un président « imprévisible et ouvertement partial », qui use de sa spontanéité pour désorienter alliés et adversaires. Trump, écrit-il, « rêve de devenir le premier président américain à recevoir le prix Nobel de la paix depuis Barack Obama ». À Tel-Aviv, le Premier ministre Benyamin Netanyahou fait face à une équation politique délicate. Les membres les plus radicaux de sa coalition, comme le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, ont menacé de quitter le gouvernement si un cessez-le-feu était appliqué. The Guardian estime que cette pression interne pourrait pousser Netanyahou à reprendre la guerre une fois les otages libérés, pour éviter une crise politique interne. Le spectre d'une reprise des hostilités Le Hamas, dans son communiqué, a appelé Donald Trump et les autres garants de l'accord à « contraindre le gouvernement d'occupation israélien à respecter tous les engagements ». Derrière cette déclaration, The Guardian décèle une crainte partagée : celle que l'accord ne soit qu'une trêve temporaire avant une nouvelle offensive israélienne. Alors que Trump prévoit de se rendre dans la région pour officialiser l'accord, Andrew Roth avertit : « Si la guerre reprend après la libération des otages, ce serait une défaite diplomatique cuisante pour l'administration américaine. » Dans un contexte où chaque geste peut rallumer l'étincelle, The Guardian conclut que la paix reste « suspendue à un fil », dépendante de la volonté politique des dirigeants plus que des signatures sur le papier. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!