L'actualité internationale reste dominée par deux dynamiques opposées : d'un côté, un espoir de paix avec les premières libérations d'otages à Gaza et la préparation d'un sommet international en Egypte ; de l'autre, une montée des tensions économiques et commerciales entre les grandes puissances. Entre guerre du charbon en Russie, bras de fer douanier entre Washington et Pékin, et inquiétudes exprimées par le FMI, le monde se trouve à la croisée des chemins. Voici un tour d'horizon complet et fluide de la situation. Gaza : début effectif des libérations Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a officiellement confirmé le début de l'échange d'otages entre Israël et le Hamas, dans le cadre d'un accord de trêve signé sous médiation internationale. Sept Israéliens ont déjà été remis à la Croix-Rouge, tandis qu'environ vingt autres otages vivants devraient être libérés dans les prochaines heures. En contrepartie, les autorités israéliennes se sont engagées à relâcher près de 2 000 prisonniers palestiniens, parmi lesquels des femmes et des mineurs. L'opération, supervisée par le CICR, se déroule en plusieurs phases et mobilise des équipes de sécurité, de santé et de logistique. Les images diffusées tôt ce matin montrent des convois humanitaires circulant entre Gaza-Nord et le passage de Rafah, sous haute surveillance. Washington, qui suit le dossier de près, a annoncé qu'un sommet diplomatique se tiendra au Caire, en présence de Donald Trump, qui s'est félicité d'un accord qu'il qualifie d'« historique » pour la stabilité du Moyen-Orient. Sommet international sur Gaza en préparation (Egypte) Le gouvernement égyptien a lancé les invitations pour une conférence internationale sur la paix et la reconstruction de Gaza, prévue dans les prochains jours. Ce sommet, auquel participeront plusieurs chefs d'Etat arabes, africains et occidentaux, vise à consolider la trêve et à définir un cadre durable pour la gouvernance de Gaza après le conflit. Les discussions porteront également sur la reconstruction des infrastructures détruites, la mise en place de couloirs humanitaires permanents, et la réintégration économique du territoire palestinien dans les circuits régionaux. L'Egypte, fidèle à son rôle de médiateur historique, cherche à transformer cette accalmie fragile en un processus politique pérenne, soutenu par la communauté internationale. Guerre d'Ukraine / Russie : la crise du charbon russe En Europe de l'Est, la guerre continue d'avoir des répercussions économiques majeures. Le secteur charbonnier russe traverse sa pire crise depuis trois décennies. Selon les estimations, plus d'une cinquantaine d'entreprises minières sont en faillite ou au bord de l'effondrement. Les causes sont multiples : sanctions occidentales, effondrement des prix mondiaux, difficultés logistiques dues à la fermeture de certaines routes ferroviaires et maritimes, et chute des exportations vers l'Europe et l'Asie. Ce déclin fragilise de nombreuses régions industrielles russes, dépendantes de la manne énergétique pour financer leurs budgets locaux. Les économistes parlent désormais d'une crise structurelle du modèle énergétique russe, accentuée par la concurrence accrue du gaz liquéfié et des énergies renouvelables sur les marchés mondiaux. Relations sino-américaines : reprise d'un conflit commercial Les Etats-Unis ont rouvert un front économique avec la Chine. Le président Donald Trump a menacé d'imposer des droits de douane à 100 % sur plusieurs catégories de produits chinois, dont les composants électroniques, les véhicules électriques et les équipements de télécommunication. Cette mesure, en réponse aux restrictions chinoises sur les exportations de terres rares, ravive la peur d'une nouvelle guerre commerciale entre les deux géants économiques. Ces minerais stratégiques, indispensables à la fabrication des batteries, semi-conducteurs et systèmes militaires, constituent un levier majeur pour Pékin. Les marchés ont immédiatement réagi : le yuan s'est légèrement affaibli, tandis que les places asiatiques ont clôturé dans le rouge. Plusieurs entreprises américaines redoutent une hausse des coûts d'importation et un ralentissement de la production technologique mondiale. Réunions FMI–Banque mondiale : tensions et incertitudes Les réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale, qui se tiennent actuellement à Washington, se déroulent dans un climat de tension inhabituel. Les débats sont dominés par la montée des risques géopolitiques et les conséquences du conflit commercial sino-américain. Le G7 discute d'un nouveau train de sanctions contre la Russie, tandis que les pays émergents plaident pour un allégement de la dette et une meilleure répartition des financements climatiques. Selon plusieurs économistes présents, la coordination des politiques budgétaires et monétaires devient urgente : les banques centrales hésitent entre poursuivre la lutte contre l'inflation ou soutenir une croissance qui s'essouffle. Une économie mondiale « résiliente mais fragile » Les experts du FMI estiment que l'économie mondiale fait preuve d'une résilience surprenante malgré les crises. Les grandes puissances économiques — Etats-Unis, Chine, Inde — continuent d'afficher une croissance positive. Cependant, cette résistance masque des déséquilibres inquiétants : perte de confiance des ménages, inflation persistante, et valorisations boursières excessives. Les investissements privés ralentissent, et la consommation reste freinée par la hausse des taux d'intérêt. La directrice du FMI, Kristalina Georgieva, parle d'un monde « où les fissures s'élargissent sous la surface », invitant les dirigeants à éviter l'auto-satisfaction. « L'incertitude » comme nouvel état normal Pour le FMI, la volatilité économique n'est plus une exception mais un nouvel état permanent. Les gouvernements doivent se préparer à vivre avec des cycles plus courts, des crises plus fréquentes et une interdépendance économique accrue. Les experts appellent à renforcer la coopération multilatérale, à mieux anticiper les chocs climatiques, et à moderniser les systèmes financiers pour les rendre plus flexibles. Le concept de "résilience adaptative" — la capacité à rebondir sans effondrement — devient la nouvelle priorité du Fonds. Croissance, commerce et projections mondiales Le FMI prévoit une croissance mondiale de 3 % en 2025, mais assortie de risques accrus liés à la guerre commerciale, à l'endettement public et à la spéculation dans les actifs numériques. Le commerce international reste sous tension : les chaînes logistiques sont fragiles, et la demande en biens technologiques, bien qu'en hausse, ne compense pas la baisse observée dans les produits manufacturés. L'Organisation mondiale du commerce (OMC), de son côté, anticipe un ralentissement du commerce mondial en 2026, après une légère reprise cette année. Marchés : Asie en repli, or en hausse Les marchés asiatiques ont ouvert la semaine en territoire négatif : le Hang Seng, le CSI 300 et le Kospi ont reculé sous la pression du conflit commercial USA–Chine. En revanche, l'or, valeur refuge par excellence, a progressé de plus de 1,5 %, soutenu par la montée des incertitudes. Les contrats à terme américains (futures) ont quant à eux montré un léger rebond, les investisseurs misant sur une accalmie diplomatique. En Europe, les analystes s'attendent à une journée volatile, dominée par la prudence et les arbitrages sur les valeurs technologiques. Chine : importations de charbon au plus haut en neuf mois Les données douanières chinoises révèlent une hausse de 20 % des importations de charbon en septembre, atteignant leur niveau le plus élevé depuis neuf mois. Pékin cherche à sécuriser son approvisionnement énergétique dans un contexte de prix volatils et de tensions commerciales. Cette politique vise à réduire la dépendance aux importations de gaz naturel liquéfié et à stabiliser les coûts industriels à l'approche de l'hiver. Elle confirme également la stratégie chinoise de stockage massif pour parer aux risques de rupture liés aux sanctions ou aux tensions maritimes. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!