The liveblog has ended. No liveblog updates yet. L'universitaire et économiste Aram Belhaj a livré, dans une déclaration à Tunisie Numérique, une lecture du projet de loi de finances pour l'année 2026, récemment transmis à la commission des finances de l'Assemblée des représentants du peuple. Selon lui, le texte s'inscrit dans la continuité des précédents budgets, sans rupture ni vision économique claire. Une loi de finances sans portée économique ni sociale Pour Aram Belhaj, le projet présenté n'apporte rien de nouveau : « C'est la continuité des lois de finances précédentes, sans efficacité économique réelle. Elles n'ont jamais créé de richesse ni soutenu l'économie nationale. Même sur le plan social, elles n'ont pas contribué à réduire les inégalités ni la pauvreté. » L'économiste estime que la loi de finances 2026 se limite à des mesures classiques, axées essentiellement sur le paiement des salaires, le fonctionnement administratif et le remboursement du principal de la dette, sans véritables mesures de relance ni d'appui aux entreprises, à l'investissement ou à l'exportation. Des slogans sans traduction concrète Belhaj note également la présence de plusieurs « grands slogans » dans le texte, tels que « la consécration des choix stratégiques », « la justice fiscale » ou encore « le rôle social de l'Etat ». Il souligne toutefois que ce rôle social ne peut être effectif que si l'Etat parvient d'abord à créer de la richesse : « Le rôle social de l'Etat est essentiel, mais il doit venir après la création de la richesse, pas avant. La force des politiques sociales dépend directement de la solidité des finances publiques. » Un recours inquiétant à l'endettement intérieur L'expert tire surtout la sonnette d'alarme sur la tendance croissante du gouvernement à se financer par l'endettement auprès de la Banque centrale. « Ce qui était au départ une mesure exceptionnelle est en train de devenir une habitude dangereuse », alerte-t-il. Après un premier recours de 2,8 milliards de dinars durant la crise du Covid-19, puis 7 milliards dans les budgets 2024 et 2025, le projet actuel évoquerait un emprunt de 11 milliards, avec le risque d'une escalade vers 20 ou 30 milliards à l'avenir. Belhaj appelle ainsi à des solutions structurelles : élargir l'assiette fiscale, lutter contre l'économie parallèle et instaurer une réelle justice fiscale pour générer des ressources durables. Un projet à revoir en profondeur Selon lui, si la Tunisie ne parvient pas à mettre en place une fiscalité équitable et efficace, elle restera prisonnière d'un modèle budgétaire répétitif : « Chaque année, on discute d'une loi de finances purement fiscale, sans solutions économiques de fond. » L'économiste invite donc le gouvernement à revoir en profondeur le projet de loi de finances 2026, voire à le retirer pour le réviser. Quelques points positifs... mais un déséquilibre persistant Parmi les rares aspects positifs du texte, Aram Belhaj cite la réouverture du recrutement dans la fonction publique, mesure à portée sociale importante. Cependant, il déplore que le financement des caisses sociales repose encore principalement sur les contribuables, accentuant la pression fiscale sur les salariés et les entreprises du secteur organisé. « Le projet de loi reste avant tout un texte fiscal, qui renforce la charge sur les acteurs déjà en règle, sans toucher à l'économie informelle », conclut-il. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!