The liveblog has ended. No liveblog updates yet. La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine vient d'ouvrir un nouveau front : celui de la nourriture et du carburant. Après les semi-conducteurs et les métaux rares, le conflit économique s'étend désormais au soja et au biocarburant, transformant le champ agricole mondial en un véritable théâtre de rivalités géopolitiques. Selon Bloomberg, Pékin a réussi à modifier l'équilibre des forces dans le commerce agricole mondial. Alors que la Maison-Blanche tente d'imposer de nouvelles restrictions, la Chine a trouvé le moyen de se passer du soja américain, longtemps pilier de son approvisionnement en aliments pour bétail. La Chine coupe le robinet du soja américain En 2024, la Chine avait importé pour 12,6 milliards de dollars de soja des Etats-Unis. Mais cette année, elle n'a acheté aucune cargaison du nouveau stock américain, préférant se tourner vers l'Amérique du Sud. En septembre, ses achats auprès du Brésil ont atteint des niveaux records, faisant de Pékin le moteur du commerce sud-américain. Pendant ce temps, les prix du soja aux Etats-Unis ont plongé à leur plus bas niveau depuis cinq ans, selon le Département américain de l'agriculture. Des milliers de tonnes s'entassent dans les silos du Midwest, tandis que les marges des fermiers s'effondrent. L'aide fédérale, censée soutenir les producteurs, est gelée par l'impasse budgétaire provoquée par la fermeture partielle du gouvernement à Washington. Trump menace de riposter avec... l'huile de friture En réaction, le président Donald Trump a menacé de bloquer les importations d'huile de cuisson recyclée provenant de Chine. Ce type d'huile, retraitée et utilisée pour produire du carburant aérien durable (SAF), est devenu un segment clé du marché énergétique vert. Mais cette menace, selon Bloomberg, arrive trop tard. Le commerce de l'huile recyclée reste marginal comparé au poids du soja dans la balance agricole mondiale. En 2024, les Etats-Unis représentaient la principale destination de ces exportations chinoises, mais les nouvelles taxes et la demande intérieure croissante de biocarburant en Chine ont déjà réduit fortement les volumes. Pékin bâtit son empire du carburant propre D'après l'analyste Nev Jed Patterson, la Chine développe rapidement une infrastructure énergétique verte capable d'absorber la totalité de son huile usagée. Les capacités de traitement des usines de biocarburant devraient augmenter de 25 % dès 2026, renforçant son autonomie et réduisant encore sa dépendance aux exportations. Cette montée en puissance s'inscrit dans la stratégie chinoise de transition énergétique souveraine, où les déchets alimentaires deviennent une ressource stratégique. Une métaphore que Bloomberg résume ainsi : « Le wok chinois pourrait bien alimenter les avions du futur. » Un revers politique pour Washington Pour la Maison-Blanche, la crise prend une tournure politique. Dans les Etats agricoles du Midwest, bastions électoraux républicains, les agriculteurs perdent patience. Les promesses de soutien tardent, les dettes rurales explosent, et la popularité de Donald Trump s'effrite. Les experts de Bloomberg estiment que cette "guerre alimentaire" illustre la perte d'un levier stratégique américain. Pékin, autrefois dépendante du soja américain, contrôle désormais ses sources d'approvisionnement et influence les marchés mondiaux du biocarburant. Une guerre sans vainqueur « Ce conflit n'est plus une simple guerre commerciale, c'est une bataille pour savoir qui nourrira le monde et qui alimentera son futur », conclut Bloomberg. Des grains de soja aux gouttes d'huile, chaque ressource devient un symbole de puissance économique. Et tandis que la Chine renforce sa position, les Etats-Unis découvrent qu'en matière de géopolitique agricole, la nourriture et l'énergie sont désormais les armes du XXIe siècle. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!