The liveblog has ended. No liveblog updates yet. Avec l'accélération fulgurante du progrès technologique, l'intelligence artificielle (IA) est devenue bien plus qu'un simple outil d'aide : elle tend désormais à remplacer le processus d'apprentissage lui-même. Des recherches aux devoirs, jusqu'à la résolution d'exercices destinés aux enfants, cette utilisation massive et désordonnée de l'IA inquiète de plus en plus les spécialistes. Selon plusieurs études, cette dépendance risque de freiner le développement cognitif et les capacités d'analyse des jeunes apprenants. L'IA, un moyen d'accès à la connaissance, mais pas un substitut Intervenant ce mercredi 22 octobre 2022, le Dr Moez Cherif, président de l'Association tunisienne de défense des droits de l'enfant, a souligné que le développement des technologies de communication à distance, notamment l'IA, offre un accès illimité au savoir. « Le côté positif, c'est que la connaissance est désormais accessible partout et à tous », a-t-il reconnu, tout en précisant que cette avancée nécessite un encadrement. De nombreuses institutions scientifiques publient aujourd'hui leurs données en libre accès, permettant à tout un chacun de s'informer, ce qui constitue un progrès indéniable. L'usage non encadré chez les enfants : une dérive préoccupante Mais le problème, selon lui, réside dans la manière d'utiliser ces technologies, surtout chez les enfants. Le Dr Cherif déplore que beaucoup de jeunes élèves recourent à l'intelligence artificielle pour réaliser leurs devoirs, rédiger leurs recherches ou assimiler leurs cours, sans passer par le processus de réflexion, de concentration et d'apprentissage progressif nécessaire à l'acquisition des connaissances. « Nous sommes face au même défi que celui posé par les réseaux sociaux : une utilisation précoce, non contrôlée, qui remplace l'effort personnel par la facilité offerte par la machine », a-t-il averti. Baisse de l'intérêt pour les filières scientifiques Le Dr Cherif a également relevé un effet collatéral inquiétant : la baisse de l'intérêt des élèves pour les disciplines scientifiques, en particulier les mathématiques, au profit des filières littéraires. Or, souligne-t-il, « ce sont justement les matières techniques qui permettent de valoriser l'intelligence humaine, notre seul véritable capital national ». D'après les statistiques qu'il cite, plus de 30 % des enfants âgés de 7 à 14 ans ne maîtrisent pas les compétences linguistiques de base, tandis que 60 % présentent des lacunes en calcul. Un constat alarmant, susceptible d'hypothéquer l'avenir scientifique du pays et d'élargir le fossé entre la Tunisie et les nations les plus avancées. L'IA doit rester un outil complémentaire Pour le président de l'Association tunisienne de défense des droits de l'enfant, le danger réside dans « l'exploitation anarchique de l'intelligence artificielle », qui finit par court-circuiter la réflexion humaine. « Quand la machine pense à la place de l'individu, les capacités mentales reculent », a-t-il affirmé. Il appelle donc à une éducation numérique responsable : « Il ne faut pas rejeter l'IA, mais l'intégrer comme outil complémentaire, jamais comme substitut. » L'humain, moteur de la créativité Le Dr Cherif a conclu en rappelant que la véritable force de l'être humain réside dans sa créativité et son imagination : « L'intelligence artificielle ne crée rien de nouveau ; elle se contente de recombiner les connaissances existantes. » Il a insisté sur la nécessité d'expliquer aux enfants et aux adolescents que la machine n'est pas une entité créative : « Si l'enfant se laisse absorber par l'écran, il devient esclave de l'IA. Mais avec une sensibilisation adéquate, il peut apprendre à la maîtriser, à en faire un instrument et non une fin en soi. » Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!