The liveblog has ended. No liveblog updates yet. Mercredi, la pression est montée d'un cran. Donald Trump, manifestant son exaspération envers Vladimir Poutine, a annoncé des sanctions « énormes » visant le cœur financier du Kremlin : le pétrole. Dans la foulée, l'Union européenne a trouvé un accord pour durcir ses mesures contre les hydrocarbures russes et tarir les ressources de Moscou. Objectif assumé : forcer la Russie à la table des négociations et raccourcir la guerre. Pourquoi maintenant ? Le président américain a reconnu que ses échanges avec Poutine « n'allaient nulle part ». Après le report sine die d'une rencontre envisagée à Budapest, la Maison-Blanche a choisi l'option coercitive : frapper les revenus qui alimentent la machine de guerre russe. En parallèle, l'UE resserre l'étau au moment où les frappes massives contre l'Ukraine (drones, missiles) se multiplient et où Kiev a besoin de moyens pour tenir l'hiver. « Ce sont des sanctions énormes... Et nous espérons qu'elles ne dureront pas trop longtemps. Nous espérons qu'un terme sera mis à la guerre », a déclaré Donald Trump en recevant le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, dans le Bureau ovale. Que contiennent les sanctions américaines ? Le Trésor (ministre Scott Bessent) cible les deux plus grosses compagnies pétrolières russes, Rosneft et Lukoil, considérées comme les caisses de la guerre. Concrètement, cela signifie : * Restrictions financières et commerciales visant les ventes de brut et de produits raffinés, leurs filiales, navires et intermédiaires ; * Menace explicite d'élargir le périmètre (« prêts à aller plus loin »), y compris via des sanctions secondaires si des banques, assureurs, négociants ou armateurs aident à contourner les mesures ; * Un message politique net : le temps des avertissements est passé. Motif avancé par Washington : « l'absence de volonté sérieuse» de Moscou de s'engager dans un processus de paix — constat renforcé par la nuit d'attaques ayant visé de nombreuses villes ukrainiennes (dont Kharkiv). Que prévoit le paquet européen ? Les Vingt-Sept ont scellé un accord politique (adoption formelle attendue jeudi) comprenant deux volets structurants : 1. Arrêt total des importations de GNL russe (gaz naturel liquéfié) dans l'UE — un pas symbolique et pratique : il ferme un flux de devises et réduit une dépendance résiduelle. 2. Coupe franche dans la "flotte fantôme" : mesures supplémentaires contre les tankers et opérateurs qui contournent les sanctions (transpondeurs éteints, pavillons de complaisance, assurances opaques). À la clé : bannissement de ports/services européens, contrôles documentaires renforcés et mise à l'index d'intermédiaires. L'ensemble vise à resserrer l'application du dispositif : moins de brèches, plus de coût et de risque pour chaque baril russe exporté. Pourquoi c'est crucial à ce moment de la guerre ? * Assécher la caisse de guerre : chaque dollar ôté aux revenus pétroliers, c'est moins de missiles, drones et munitions pour Moscou. * Mettre Poutine sous pression stratégique : en combinant sanctions américaines et européennes, l'Occident réduit la capacité de la Russie à financer l'effort militaire et augmente l'incitation à négocier. * Soutenir l'Ukraine pendant l'hiver : au même moment, Kiev sécurise des capacités (ex. lettre d'intention pour 100 à 150 Gripen de dernière génération en Suède) et attend à Bruxelles un soutien financier pérenne. La logique est claire : frapper le nerf de la guerre tout en musclant la défense ukrainienne. Quels effets attendre ? À court terme * Rabais accrus sur le brut russe (décotes « Urals »), coûts logistiques plus élevés (assurance, détours), retard sur certaines cargaisons ; * Risque juridique et commercial accru pour les intermédiaires (banques, assureurs, affréteurs), ce qui tarit les canaux de contournement. À moyen terme * Baisse des recettes budgétaires russes liées aux hydrocarbures, donc moindre capacité d'achat de technologies, composants et armements ; * Signal politique : la coalition transatlantique peut adapter ses outils (listes, enforcement, flotte fantôme, GNL) pour resserrer l'étau sans provoquer de choc d'offre mondial. Et maintenant ? * Côté américain, la Maison-Blanche a promis d'élargir si nécessaire : d'autres entités du négoce, du shipping ou de la finance pourraient suivre. * Côté UE, la priorité est l'exécution : contrôles d'assurance, documentation de prix, listes noires de navires et opérateurs — la fermeture des brèches fera la différence. * Côté Ukraine, l'agenda diplomatique s'accélère (sommet UE à Bruxelles, puis réunion de la "coalition des volontaires" à Londres) pour verrouiller le financement militaire et énergétique des prochains mois. En résumé Les capitales occidentales ont changé d'échelle : après des mois de patience, la combine pétrole + flotte fantôme + GNL est désormais dans le viseur. En ciblant Rosneft et Lukoil et en durcissant les règles en Europe, Washington et l'UE cherchent à raccourcir la guerre en asphyxiant la rente pétrolière du Kremlin — tout en donnant à l'Ukraine l'oxygène financier et militaire pour tenir, puis négocier en position de force. 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