The liveblog has ended. No liveblog updates yet. La séance plénière conjointe entre l'Assemblée des représentants du peuple et le Conseil national des régions et des districts s'est prolongée ce mercredi 12 novembre 2025. Sous la présidence d'Ibrahim Bouderbala, en présence d'Imed Derbali et de la ministre des Finances, Michket Slama Khaldi, les élus ont consacré cette journée à l'examen de la mission des Finances dans le cadre du projet de budget de l'Etat pour l'année 2026. Ce rendez-vous parlementaire, dense et attendu, a permis de révéler les enjeux d'une étape budgétaire décisive pour l'économie tunisienne. Un discours d'ouverture centré sur l'équilibre entre justice sociale et croissance Dès le début de la séance, Ibrahim Bouderbala a souligné l'importance stratégique du ministère des Finances dans l'architecture globale des politiques publiques. Il a rappelé que ce département constitue le socle de l'action de l'Etat, puisqu'il porte à la fois la responsabilité de préserver la justice sociale et celle de soutenir la croissance économique. Selon lui, l'option nationale repose aujourd'hui sur l'autonomie financière, qui passe par des sources de financement innovantes, capables de rompre avec les mécanismes classiques. Cette dynamique s'inscrit dans une vision visant à moderniser l'économie, encourager l'investissement et consolider les piliers de l'Etat social. Il a également rappelé que le ministère des Finances se trouve en première ligne face aux bouleversements géopolitiques et économiques qui secouent le monde. Ces transformations exigent une utilisation rigoureuse des ressources publiques, une gouvernance exemplaire de la dépense et un renforcement de l'investissement public, essentiel pour dynamiser l'initiative privée dans toutes les régions du pays. Les préoccupations des députés : une mosaïque de défis économiques et sociaux Le débat général, riche en interventions, a fait émerger un ensemble de préoccupations convergentes. De nombreux députés ont mis en évidence l'absence de mesures concrètes pour stimuler l'investissement local et renforcer la création de richesse. D'autres ont insisté sur la nécessité de protéger la classe moyenne, fragilisée par l'érosion continue de son pouvoir d'achat. Plusieurs élus ont rappelé l'urgence d'une réforme profonde des institutions régionales d'investissement, afin de mettre fin aux mécanismes d'emploi précaires et de proposer de véritables perspectives dans les régions. La souveraineté alimentaire a également occupé une place importante dans les interventions, notamment à travers la demande de mesures plus ambitieuses en faveur du secteur agricole. D'autres préoccupations ont porté sur la nécessité de mettre un terme à l'économie parallèle, au trafic transfrontalier et au non-paiement des impôts, autant de phénomènes qui continuent de fragiliser les finances publiques. Les députés ont insisté sur la révision du Code de l'investissement et du Code des changes, afin de mieux répondre aux besoins des investisseurs et d'améliorer l'environnement des affaires. La digitalisation du service public est revenue avec insistance. Les élus ont plaidé pour un appareil administratif modernisé, transparent et proche du citoyen. Ils ont également appelé à l'instauration d'un système fiscal plus juste et à l'intégration complète des paiements électroniques, présentés comme un levier essentiel de l'inclusion financière. Les préoccupations sociales n'ont pas été oubliées. Plusieurs interventions ont mis en avant les attentes des retraités, qui espèrent la suppression de l'impôt sur leurs pensions. D'autres ont plaidé pour des mesures permettant l'intégration des diplômés au chômage depuis des années ou encore pour un meilleur soutien aux personnes atteintes de maladies rares. La gestion des biens saisis par la douane a également suscité des interrogations, tant la pression sur les dépôts douaniers est devenue lourde. La réponse de la ministre : réformes, rigueur et transition numérique Face à ce foisonnement de préoccupations, la ministre des Finances, Michket Slama Khaldi, a pris soin de rappeler que le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif partagent une même priorité, celle de servir l'intérêt supérieur de la nation. Elle a souligné que la transition numérique du service public constitue un projet national englobant toutes les institutions, sans exception. La réduction du déficit budgétaire, observée en 2025 par rapport à 2024, a été présentée comme une preuve tangible de la pertinence de la stratégie suivie. Cette tendance, a-t-elle affirmé, devrait se poursuivre en 2026. La ministre a également confirmé la réouverture progressive du recrutement dans la fonction publique, dès 2026, après plusieurs années de restrictions. Cette décision nécessitera une augmentation des dépenses publiques, ce qui exige parallèlement une intensification des efforts de création de richesse. Elle a présenté en détail les projets en cours liés à l'extension du réseau des recettes des finances, avec de nouvelles structures prévues à Béja, Zahrā, Sfax et Kébelat. Certaines sont en construction, d'autres en phase d'étude, et toutes visent à rapprocher l'administration du citoyen. La coopération entre le ministère des Finances et le ministère de l'Intérieur a également été mise en avant. Les deux départements travaillent conjointement sur la mise en place de plateformes numériques destinées à faciliter les paiements municipaux et les démarches administratives, notamment pour les documents officiels et les services à distance. Fiscalité, douane et diaspora : les piliers de la stratégie de financement La ministre a salué les efforts de la douane tunisienne, dont le rôle dans la lutte contre la contrebande et la protection des frontières a été déterminant. Elle a insisté sur la nécessité de consolider les acquis de cette institution à travers une modernisation de ses procédures, un renforcement des moyens logistiques et un soutien accru à ses ressources humaines. Les transferts en devises de la diaspora ont été présentés comme un levier essentiel pour le financement de l'économie. La ministre a assuré qu'aucune taxe supplémentaire n'a été imposée sur ces transferts, rappelant que les Tunisiens à l'étranger doivent avoir autant d'opportunités d'investissement que ceux résidant en Tunisie. Sur le plan fiscal, elle a insisté sur le caractère vital de l'impôt en tant que source stable et durable de financement pour l'Etat. Les campagnes de contrôle menées récemment ont permis d'intégrer une partie significative du secteur informel au circuit économique officiel. Plusieurs enquêtes ont révélé des cas de fraude et de sous-déclaration, ce qui a contribué à renforcer les ressources de l'Etat. Microcrédits, entreprises publiques et justice territoriale La question du microcrédit a également été abordée. La ministre a précisé que plus de quinze mille cent quatre-vingt-dix-neuf personnes ont bénéficié des financements gérés par la Banque tunisienne de solidarité. Un plan de restructuration des associations de microfinance est en cours afin de renforcer leur efficacité et de garantir leur pérennité. Concernant les entreprises publiques, elle a rappelé que l'Etat a investi des sommes importantes pour tenter de redresser leur situation. Certaines entreprises traversent encore une période critique, tandis que d'autres montrent des signes encourageants de reprise. Elle a précisé que la politique de l'Etat reste fidèle aux orientations présidentielles, qui ne prévoient pas de privatisation de ces institutions. En conclusion, la ministre a répondu aux questions relatives aux disparités régionales et a réaffirmé que le gouvernement reste pleinement engagé dans la réduction des inégalités territoriales. Elle a rappelé que les réformes engagées, combinées à la modernisation administrative et à la consolidation de la justice fiscale, constituent la voie privilégiée pour améliorer durablement la qualité des services publics et garantir un développement harmonieux à l'échelle nationale. Abonnez-vous à la newsletter quotidienne Tunisie Numérique : actus, analyses, économie, tech, société, infos pratiques. Gratuite, claire, sans spam. Chaque matin Veuillez laisser ce champ vide Vous vous êtes bien abonné.e à notre newsletter ! Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!