Le président Moncef Marzouki a affirmé être prêt à renoncer à réclamer l'extradition de Ben Ali en échange de l'octroi de l'asile en Tunisie à Bachar Al Assad s'il accepte de quitter le pouvoir pour mettre fin aux massacres en Syrie. Dans une interview diffusée en anglais, vendredi 9 mars par la radio de la BBC, M. Moncef Mazouki a toutefois, affirmé qu'il ” sait bien qu'on ne va pas extrader le président déchu Ben Ali”. Il a expliqué que cette position est motivée par sa révolte de voir chaque jour une centaine de syriens mourir à cause de la répression exercée par le régime syrien. Le président Marzouki a également indiqué que cette initiative intervient à la suite de la réaction de la Russie à sa proposition de l'accueillir sur le sol russe. Des responsables russes lui ont répliqué que la Tunisie n'avait qu'à le faire elle-même. Il a réitéré son attachement à une solution politiqué en Syrie, affirmant rejeter par principe toute intervention étrangère et militaire qui risquerait de conduire à une guerre civile dans ce pays du Moyen-Orient. M. Mazouki a déclaré ne pas soutenir la proposition du Qatar consistant à former une coalition pour aider militairement les insurgés syriens. Aucune forme d'Etat islamique ne sera acceptée en Tunisie Evoquant son alliance avec le parti du Mouvement Ennahdha , le président Marzouki a indiqué qu'elle s'est faite sur la base d'un programme portant sur la préservation de la citoyenneté, l'égalité entre homme et femme ainsi que la préservation du statut de la femme et la promotion de la démocratie. Il a indiqué qu'il n'acceptera aucune forme d'Etat islamique en Tunisie, affirmant qu'il opte pour un Etat civil où tous les Tunisiens dans leur diversité peuvent se retrouver. En réponse à une question sur la montée des salafistes dans le pays, le président de la République a exhorté au dialogue, affirmant que ces derniers sont aussi des citoyens tunisiens. Il a indiqué que “la situation économique s' améliore de jour en jour et que des vagues de touristes vont arriver prochainement”. Il a également affirmé “qu'il vaut mieux une année d'instabilité que les 23 ans de tyrannie sous l'ancien régime”.