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Marzouki propose la création d'une force d'intervention arabe baptisée «L'Emir Abdelkader» et le refuge de Bashar Al Assad et des siens en Russie Conférence internationale «les Amis de la Syrie»
L'ingérence militaro-humanitaire au nom de la « responsabilité de protéger » a été, en définitive, à l'ordre du jour de la conférence internationale des «Amis de la Syrie», qui s'est ouverte hier après-midi à Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis, avec la participation de plus de 60 pays et organisations internationales. Une urgente aide humanitaire a été, en effet, placée en haut de la liste des sujets évoqués, à cette occasion, par les ministres des Affaires étrangères d'une cinquantaine d'Etats, ont les pays de la Ligue arabe, de l'Union européenne, de l'Organisation de la conférence islamique l'Inde, du Brésil et des Etats-Unis, ainsi que par les représentants d'organisation internationales comme l'ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Avant le début du sommet marqué par la présence de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, et de la commissaire européenne chargée des Affaires étrangères, Catherine Ashton, les organisateurs affirmaient, pourtant, que l'objectif était uniquement d'envoyer un « message unifié » de la communauté internationale sur la crise Syrie et d'apporter un appui politique et moral à la révolution syrienne. Cette ambition a été d'ailleurs exprimée par Rafik Abdessalem, ministre tunisien des Affaires étrangères, durant la séance d'ouverture du sommet boycotté par Moscou et Pékin . «La réunion vise à envoyer un message fort au régime de Bachar Al-Assad afin qu'il cesse de réprimer dans le sang le peuple syrien », a souligné le chef de la diplomatie tunisienne, tout en lançant un appel pressant au régime syrien pour un cessez-le-feu immédiat. Le président tunisien Moncef Marzouki a, toutefois, remis sur table la question du recours au droit d'ingérence humanitaire en plaidant pour la constitution d'une force d'intervention arabe pour préserver de la paix, protéger le peuple syrien et acheminer de l'aide humanitaire. « Outre les efforts diplomatiques visant à protéger le peuple syrien et à unifier l'opposition au régime de Bachar Al-Assad, nous appelons à la constitution d'une force d'intervention arabe sous la houlette des Ligues des Etats Arabes. Baptisée les forces de l'Emir Abdelkader (du nom d'un chef arabe, l'Emir Abdelkader, qui a protégé les chrétiens de Syrie contre un massacre à la fin du XIXème siècle, NDLR), cette force aura pour mission de maintenir la paix, d'assurer la sécurité du peuple syrien et de veiller à l'acheminement des aides humanitaires », a-t-il précisé. Et d'ajouter : « après sept mois d'efforts diplomatiques, nous nous trouvons actuellement à la croisée des chemins. Et la Tunisie n'acceptera pas la poursuite des crimes contre le peuple syrien».
Eventuel refuge de Bachar Al-Assad en Russie
Le président tunisien a aussi demandé que soit accordée «l'immunité judiciaire» au président syrien Bachar al-Assad et sa famille, évoquant un éventuel refuge en Russie pour le dirigeant syrien. « Il faut chercher une solution politique, comme accorder au président syrien, sa famille et des membres de son régime une immunité judiciaire et un endroit pour se réfugier que la Russie peut offrir», a indiqué Moncef Marzouki. De son côté le chef de la diplomatie du Qatar, cheikh Hamad bin Jassim Al-Thani a appelé au déploiement d'une force arabe pour préserver la paix de la sécurité et pour la mise en place de corridors humanitaires. « Il est nécessaire de créer une force arabe et d'ouvrir des couloirs humanitaires pour apporter la sécurité au peuple syrien », a-t-il déclaré. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elarabi, a, quant à lui, réclamé que le Conseil de sécurité des Nations unies adopte dans l'urgence une résolution appelant au cessez-le-feu en Syrie. « Cette conférence devrait prendre des décisions pratiques et donner la priorité à une résolution urgente du Conseil de sécurité sur un cessez-le-feu », a-t-il précisé. Sur un autre plan, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a exhorté également l'opposition, fragmentée, à s'unir et à se rassembler. Le Conseil national syrien (CNS) , principale force d'opposition à Bachar Al-Assad, a, par ailleurs, appelé les « amis de la Syrie» à équiper militairement l'Armée syrienne libre ainsi que toutes les formes de résistance populaire au gouvernement syrien. «Si le régime n'accepte pas les termes de l'initiative politique soutenue par la Ligue arabe et ne met pas fin aux violences contre les citoyens, les ‘amis de la Syrie' ne doivent pas empêcher les pays d'aider individuellement l'opposition syrienne par le biais de conseillers militaires, d'entraînement et de fourniture d'armes pour leur défense », a indiqué le CNS dans un communiqué distribué à la presse. Walid KHEFIFI