La petite île italienne a vu affluer ce week-end des embarcations de fortune parties de Libye. Avec le retour d'un temps plus clément dans le canal de Sicile, l'immigration clandestine reprend vers Lampedusa. Samedi 17 mars 2012, les garde-côtes italiens ont secouru en pleine mer un canot pneumatique dont le moteur était en panne. À bord, cinquante-deux réfugiés, Somaliens et Erythréens en majeure partie, et cinq cadavres d'hommes, morts de froid et d'épuisement. Six autres, une femme enceinte et cinq hommes victimes de brûlures solaires et dans un état avancé de déshydratation, ont été hélitreuillés et dirigés vers un hôpital de Palerme. Les autres rescapés, enveloppés dans de grandes couvertures thermiques, ont été débarqués à Lampedusa, où une villa a été réquisitionnée d'urgence pour les héberger avant leur transfert vers un camp d'accueil en Sicile. Le même jour, quatre autres embarcations transportant plusieurs centaines d'immigrés, arrivant pour la plupart du Sahel, ont été secourues entre Malte et Lampedusa par la marine italienne. Un remorqueur de haute mer et un chalutier français croisant dans les parages ont aussi participé au sauvetage. Malte s'est refusé à leur prêter assistance, bien que les secours leur aient été portés au large de ses eaux. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) prévoit une recrudescence des arrivages dans les prochaines semaines. Son porte-parole pour l'Italie, Laura Boldrini, affirme qu'un millier de Syriens fuyant les zones de combats sont déjà arrivés en Libye et n'attendent que le moment propice pour gagner l'Italie. Quelque 52.000 immigrés, dont 30.000 Tunisiens, avaient débarqué en 2011 dans cette petite île à mi-distance entre l'Afrique du Nord et la Sicile, provoquant une grave crise humanitaire, rappelle-t-on.