La Chambre correctionnelle de la Cour d'appel militaire de Tunis, a décidé vendredi 30 mars 2012 de poursuivre samedi l'examen de l'affaire dite de “Barraket Essahel”. Le Tribunal auditionnera samedi les avocats de Mohamed Ali Ganzoui, Abderrahmen Guesmi et Mohamed Nasser Alibi. Les avocats de l'ancien ministre de l'intérieur Abdallah Kallel ont affirmé que toute la responsabilité dans cette affaire incombe à l'ex-président Ben Ali qui avait mis en place “des services spéciaux” qu'il dirigeait en personne. Ils ont indiqué que Kallel avait fait part devant la chambre des députés en décembre 1991 de plaintes concernant “des violences subies par des militaires”. Les avocats de Kallel ont indiqué que leur client avait, à cette époque, ordonné une enquête et a traduit en justice 74 agents. Pour Mohamed Ali Ganzoui, qui était lors de cette affaire directeur général des services spéciaux au ministère de l'Intérieur, la défense a fait prévaloir “d'un empêchement moral” affirmant que leur client a présenté des excuses aux victimes et au peuple tunisien. Les avocats de Kallel et Ganzoui ont demandé l'annulation du verdict de première instance. La Chambre correctionnelle du Tribunal militaire de première instance avait prononcé le 29 novembre dernier par contumace une peine de cinq ans de prison à l'encontre de l'ex-président Ben Ali et d'autres accusés. Pour les accusés qui comparaissaient en état d'arrestation, le Tribunal a prononcé des peines de 3 et 4 ans de prison. L'affaire de Barraket Essahel remonte à 1991 lorsque 17 officiers de l'armée tunisienne ont été torturés et accusés de préparation d'un coup d'Etat contre le régime de Ben Ali.