TUNIS (TAP) - La chambre correctionnelle de la cour d'appel militaire de Tunis a décidé, mercredi, de reporter l'examen de l'affaire de "Barraket Essahel" au 14 mars 2012 à la demande de la défense. Toutes les demandes de libération des accusés en détention ont été refusées. La chambre a ordonné d'adresser une correspondance écrite à la direction de la sécurité militaire pour lui communiquer des éléments sur le transfert de militaires de la direction précitée à la direction de la sûreté de l'Etat durant les années quatre-vingt-dix. La chambre a décidé le report de l'examen des demandes de la défense jusqu'à l'audition des plaidoiries sur le fond. Après l'annonce du report de l'affaire, les familles des accusés ont protesté contre le rejet des demandes de mise en liberté, scandant l'hymne national. Les avocats de la partie requérante ont demandé l'audition des témoins en audience publique et pas à huis clos, ainsi que l'accès aux archives de l'hôpital militaire se rapportant à leurs clients. La défense des accusés a appelé à joindre les deux affaires n°76110 et 76111 dans le procès de Barraket Essahel, une demande qui a été rejetée par les avocats des requérants qui ont estimé que ces deux affaires ne concernent que deux victimes, tandis que les militaires torturés durant les années 90 dans cette affaire sont au nombre de 244 personnes. Les avocats de la défense ont demandé la mise en liberté de leurs clients "à cause de la détérioration de leur état de santé" et demandé à faire comparaître des témoins parmi les cadres administratifs du bureau de l'ancien ministre de l'Intérieur Abdallah Kallel et d'autres ex-ministres. Le 29 novembre 2011, le tribunal militaire permanent de première instance de Tunis avait condamné par contumace à cinq ans de prison les principaux accusés dans cette affaire: Zine El Abidine Ben Ali, Ezzedine Jenayeh, Zouhair Redissi, Houcine Jalleli et Béchir Redissi (tous en état de fuite). Les autres accusés en détention : Abdallah Kallel, Mohamed Ali Ganzoui, Abderrahmène Kasmi et Mohamed Naceur Alibi ont été condamnés à des peines de prison ferme de trois à quatre ans. L'affaire, dont les faits remontent au début des années quatre-vingt-dix, concerne l'arrestation et la torture de plusieurs officiers de l'armée nationale accusés d'avoir tenu des réunions à Barraket Essahel, zone proche de Hammamet (gouvernorat de Nabeul), pour préparer un coup d'Etat contre l'ex-président Ben Ali.