La décision prise par Moncef Marzouki, le président provisoire de la République, de démettre Mustapha Kamel Nabli de ses fonctions de gouverneur de la Banque Centrale Tunisienne (BCT), n'est basée sur aucune justification, ni légale ni morale. Or cette décision est très lourde de conséquences dans le contexte économique et social que connait actuellement la Tunisie. Remplacer une personne hautement qualifiée, dont les compétences sont reconnues aussi bien à l'échelle nationale qu'à l'échelle internationale, sans aucune raison valable avancée n'est pas seulement une décision irrationnelle mais aussi un non-sens absolu tant sur le plan humain que politique. Sommes-nous en train d'assister à des règlements de compte politiques, à des « magouilles politiciennes », pour se débarrasser de responsables qui ont le courage et l'honnêteté d'affirmer qu'ils ne sont pas d'accord avec certains choix et certaines décisions du gouvernement particulièrement dans le domaine économique. La bonne gestion de l'économie d'un pays est trop complexe et trop délicate pour être laissée entre les mains de personnes incompétentes ou de fervents adeptes d'une idéologie religieuse. Mustapha Kamel Nabli n'est pas « l'enfant chéri » du gouvernement provisoire Mustapha Kamel Nabli non seulement n'a pas été nommé par la Troîka actuelle, mais de plus n'est pas un serviteur docile et zélé de cette même Troîka. Ce qui peut être à l'origine de son futur limogeage souhaité ardemment par Moncef Marzouki. La stratégie économique actuelle du gouvernement qui aboutirait à augmenter l'endettement de la Tunisie de façon inconsidérée et dangereuse pour l'équilibre financier du pays, a été toujours critiquée et rejetée par Mustapha Kamel Nabli. Ceci pour préserver les intérêts de la Tunisie à long terme et pas l'intérêt à court terme du gouvernement provisoire qui prépare déjà les prochaines élections. Un jeu de « ping-pong » politique entre Hamadi Jebali et Moncef Marzouki ? Comme par hasard, la décision précipitée de Moncef Marzouki de « limoger » Mustapha Kamel Nabli de ses fonctions, fait suite au conflit qui a éclaté entre la présidence de la République et le chef du Gouvernement concernant l'extradition de Baghdadi Mahmoudi sans l'accord de Marzouki. S'agit-il d'une riposte de Moncef Marzouki contre Hamadi Jebali ? La balle est maintenant dans le camp de l'Assemblée Nationale Constituante La décision prise par Moncef Marzouki de nommer un nouveau gouverneur de la BCT ne suffit pas elle seule, sachant qu'elle doit être soumise à l'Assemblée Nationale constituante (ANC) et votée à la majorité des élus présents. La question qui se pose maintenant est : Que pensent de cette affaire les députés de l'ANC de différents partis politiques qui représentent la légitimité du peuple Tunisien ? Nous vous présentons ci-dessous les opinions et les réflexions de plusieurs personnalités politiques concernant la décision précipitée de Moncef Marzouki :