Le gouvernement actuel de la Troïka n'a cessé d'affirmer au peuple tunisien, sa volonté et son engagement indéfectible à éradiquer définitivement la corruption au sein de l'Etat et de la société tunisienne et de tout mettre en œuvre pour cela. A plusieurs reprises et encore récemment, Rafik Abdessalem, le ministre des Affaires Etrangères, a déclaré qu'un comité d'investigation sur les dossiers au sein du ministère est en train d'étudier les dossiers présentés et que prochainement il y aura des personnes exclues. Mais « les promesses n'engagent pas ceux qui les tiennent », en voici un exemple : L'exception ne confirme pas la règle, pour le chef de cabinet de Rafik Abdessalem Un document confidentiel a été porté à la connaissance de TunisieNumérique, concernant un citoyen tunisien qui occupe actuellement le poste de chef de cabinet au sein du MAE. Cette personne, a déjà occupé des postes importants au sein du ministère : Ambassadeur en Argentine (2000-2003 il a été entendu par une commission dans une affaire de malversation), ambassadeur à Ankara (2006-2009) et ambassadeur à New York (2009-2011). Pendant la période où il était ambassadeur à Ankara, il semble qu'il disposait d'un temps libre important, puisqu'il a effectué d'autres activités annexes pour « se distraire » ! En effet, un document confidentiel signé de sa main adressé a son patron de l'époque, démontre qu'il a effectué un travail d'enquêteur de police à l'encontre de trois personnages, exilés politiques à l'époque, à savoir : Rached Ghannouchi, Lotfi Zitoun, qui avaient assisté au congrès « El Qods », et enfin Moncef Marzouki qui avait assisté au congrès « Islamophobie ». En outre, il a même fait pression sur les autorités turque pour interdire l'accès au territoire turc à ces trois personnes. Cette personne fait visiblement partie d'une petite minorité d'ambassadeurs de carrière qui ont joué un « rôle de flic » au service de l'ancien régime. Règle à suivre : « Il y a toujours des arrangements avec le Ciel »! Il est très peu probable que les responsables du MAE n'aient pas connaissance de ce document, dans ce cas comment se fait-il que la personne concernée occupe actuellement un poste de premier plan au sein du ministère ? De plus, des informations internes circulent au sein du MAE indiquant que cette personne occupera probablement le poste d'ambassadeur de Tunisie à Bruxelles. Donc il sera récompensé pour ses actions passées au lieu d'être sanctionné comme le voudraient la morale et la logique. Notons que des sources confidentielles ont affirmé à TunisieNumérique, que cette personne connait actuellement de nombreux problème avec ses collègues qui l'accusent d'espionnage pour le compte du son nouveau patron. Rafik Adbessalem préfère t-il la stratégie de nettoyage ou de recyclage pour le MAE ? A la lumière de ces faits, plusieurs scénarios sont possibles : En premier lieu, Rafik Abdessalem ne serait pas au courant des actions passées de son chef de cabinet, et il serait en train d'étudier les dossiers de corruption au sein du ministère, en parallèle son chef de cabinet a « retourné sa veste » et « prêté allégeance » à son nouveau patron. En second lieu, Rafik Adbessalem serait au courant du passé de son chef de cabinet, mais vu le manque des personnes compétentes et expérimentées au sein du gouvernement, il a choisi d'oublier ses actions passées en échange de ses services. Dans le dernier scénario, Rafik Abdessalem joue au plus malin et il a choisi d'utiliser les dossiers de corruption comme un instrument de pression pour exploiter au maximum les compétences de son chef de cabinet et d'autres personnes. Vue la complexité et l'ambigüité de la situation, on peut envisager une autre hypothèse: le chef de cabinet ne veut pas démissionner et perdre les avantages de sa fonction, en conséquence il serait prêt à faire tous les sacrifices nécessaires pour conserver son poste. Il faut relever que cette affaire ne doit pas être passée sous silence car elle a des conséquences considérables voire préjudiciables sur l'image de la Tunisie dans le monde, image qui est véhiculée par le MAE. Visiblement, ce qui se passe au sein du MAE n'est pas un cas isolé. D'autre cas semblables existent au sein d'autres ministères. S'agit-il d'une stratégie « d'utilisation optimale » des compétences et de l'expérience de hauts cadres de l'ancien régime qui sont « recyclés » par le gouvernement provisoire actuel au lieu d'être sanctionnés pour leurs actions passées ?