La prochaine audience de l'appel interjeté par les avocats de Abderrahim Zouari ancien ministre du Transport est prévue le 18 septembre prochain, a annoncé à TunisieNumerique le collectif de ses avocats. Ultime étape d'un feuilleton judicaire intenté contre Aderrahim Zouari, les avocats espèrent que cette audience serve d'opportunité pour la libération de leur client détenu depuis plus d'un an dans une affaire qui ne le concerne pas directement. Le cas Zouari a fait surface avant cette échéance à la lumière de l'affaire des indemnisations des prisonniers d'opinions qui étaient détenus injustement dans le passé et qui a tenu en haleine l'opinion publique nationale. Le rapport avec Abderrahim Zouari réside dans le fait qui lui aussi, il subit la prison injustement et de ce fait il a droit à être indemnisé comme tout citoyen victime d'abus. Ennahdha reproduit les abus dont elle a été victime Le débat suscité par l'affaire des indemnisations des anciens prisonniers politiques a dominé l'actualité du pays en divisant l'opinion publique nationale entre ceux qui soutiennent le principe de versement de dédommagements et ceux qui s'y opposent. Les partisans des indemnisations, comme on peut l'imaginer se classent dans le camp du pouvoir, c'est-à-dire celui du parti Ennahdha qui détient, en réalité, le pouvoir dans le pays. Ils avancent comme principal argument, l'oppression et les injustices subies sous le régime déchu de Ben Ali et avant lui celui de Bourguiba ce qui représente autant de dommages qui méritent réparation. Mais le comble de l'ironie au-delà de la légitimité des arguments avancés, est que Ennahdha est entrain de reproduire les mêmes méthodes utilisées par l'ancien régime de Ben Ali pour traiter ces adversaires politiques. En effet, après la révolution du 14 janvier qui a été déclenchée par des motivations de dignité de liberté et de justice, certaines pratiques comme la torture, les détentions abusives sont toujours de mise dans le pays. Ennahdha qui est passé dans l'autre camp après son accession au pouvoir semble être devenue amnésique et a oublié les affres et persécutions contre ses militants et sympathisants. Sinon comment comprendre que des personnalités politiques dont d'anciens ministres soient détenues depuis plus d'une année sans motif valable et malgré les abandons de certaines charges retenues contre eux. Ce phénomène a été évoqué, mercredi 1 août sur les ondes de MosaïqueFm lors de l'émission de Midi show dans un débat entre Samir Dilou ministre des Droits de l'homme et de la Justice transitionnelle et le Samir Bettaeib porte-parole du parti de la Voie démocratique et sociale. Plus précisément l'un des auditeurs a nommément cité le cas de Abderrahim Zouari ancien ministre du Transport détenu depuis plus d'un an sans avoir bénéficié d'un procès alors que des personnalités impliquées dans des affaires plus graves courent toujours. Détention abusive Ce maintien en détention de prison de Abderrahim suscite nombreuses interrogations et a poussé son collectif d'avocats à conclure à un abus contre leur client. Deux mandats d'arrêt successifs pris dans le cadre de procédures d'instruction dans deux affaires différentes ont été émis contre l'ancien ministre du Transport. Le premier mandat d'arrêt a été infirmé par la Chambre d'accusation qui a ordonné la libération d'Abderrahim Zouari dans le cadre de l'affaire du RCD en raison de la prescription des faits qui lui sont reprochés. Quant au second mandat d'arrêt, les avocats d'Abderrahim Zouari font remarquer que son délai de validité a expiré le 5 février 2011 sans que le juge d'instruction ou la Chambre d'accusation ne procède à son renouvellement. Selon eux, le maintien de leur client au-delà de cette date est dénué de toute base légale et peut être qualifié de “détention abusive". Ne faut-il pas voir dans ce traitement particulier que subit leur client la preuve d'une volonté ferme de le maintenir emprisonné qui va au-delà des dispositions légales réglementant l'institution de la détention préventive et qui fait abstraction des actes qui lui sont reprochés ? s'interroge le collectif d'avocats. En fait, l'affaire servant d'alibi pour empêcher sa remise en liberté concerne un marché de la Société Tunisienne des Industries de Raffinage (STIR) implantée à Zarzouna dans le gouvernorat de Bizerte et qui ne concerne Abderrahim Zouari, ancien ministre du Transport, que très subsidiairement puisqu'il s'agit d'une société qui est sous tutelle du ministère de l'Industrie. Et pourtant Abderrahim Zouari va être le seul à être entendu et écroué par le juge d'instruction dans cette affaire, soulignent ces avocats. Il apparaît clairement que Abderrahim Zouari est victime d'une injustice criarde estiment ses avocats qui se demandent pour quelles raisons leur client est maintenu en détention. Si on lui reproche d'être un ancien rcdiste, cette qualité n'est plus, aujourd'hui, un crime aux yeux du pouvoir après le vote des députés nahdhaouis pour la nomination de Chadly Ayari au poste de gouverneur de la Banque centrale de Tunisie sur proposition du président Marzouki après consultation avec le premier ministre Hamadi Jebali. Abderahim Zouari ne peut pas sous prétexte qu'il a fait parti de l'ancien régime porter seul le fardeau de ce régime. Les avocats d'Abderrahim Zouari nourrissent beaucoup d'espoirs pour le 18 septembre prochain date de l'audience en appel pour leur client en espérant que la vérité va se manifester et surtout que justice soit rendue en libérant leur client en l'absence de toute charge à son encontre.