Hamadi Jebali s'est entretenu, en marge de sa visite à Bruxelles, avec des journalistes de RTBF. Il a fait avec eux un tour d'horizon des questions d'actualité. A propos de l'inquiétude des journalistes face à la violence inspirée par la religion, le Premier ministre avoue partager cette préoccupation : “C'est un cauchemar de vivre la violence qui se répand dans un endroit comme la Tunisie qui est vraiment un exemple, un prototype un modèle du printemps arabe, qui donne l'espoir à nos peuples arabes tant privés de cette liberté, de cette démocratie. Vraiment c'est un gâchis“. Répondant à l'accusation de manque de fermeté de la part de son gouvernement contre ce danger, Hamadi Jebali reste dans la nuance : “Ces phénomènes sociaux doivent être traités dans un approche globale, pas seulement sécuritaire, mais sociale, économique et culturelle. Mais lorsqu'ils cèdent à des actes de violence, on ne peut pas tenir un dialogue avec des gens qui transgressent la loi et qui portent atteinte à nos valeurs et même à l'avenir de notre société. Il faut utiliser toute la force de la loi pour se faire respecter, sinon ce sera l'anarchie et le chaos“. Mais il trouve quand même une excuse aux salafistes responsables des troubles en renvoyant une part de responsabilité sur « les vrais provocateurs de cette violence » : “Offenser le prophète, ce n'est pas seulement offenser l'islam, c'est offenser une valeur universelle, une valeur morale. Toutes religions confondues. D'un côté, il y a des extrémistes qui déclenchent des offenses sur nos symboles. De l'autre côté il y a nos extrémistes qui réagissent par la force. Les extrêmes se rejoignent. Même s'il y a des atteintes à nos symboles, je ne vois aucune raison de répondre à ces actes par des violences, surtout vis-à-vis des étrangers, des ambassades, des écoles et des enfants“.