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Tunisie - La montée des extrémistes
Publié dans Business News le 24 - 01 - 2012

Le jeu trouble du parti Ennahdha, tout au long de ces derniers mois, risque-t-il de lui exploser au visage ? Tout en se positionnant du côté des démocrates, en exprimant publiquement son attachement aux droits de l'Homme, à l'Etat de droit et à la liberté d'opinion, Ennahdha multipliait les déclarations sibyllines qui incitaient sa base la plus radicale au passage à l'acte. Des manœuvres politiques tout en finesse qui lui ont permis de sortir grand vainqueur des affaires Nadia Fani et Persépolis et de remporter les élections haut la main.
Sauf que les islamistes trainaient eux aussi des casseroles. Deux scandales coup sur coup qui ont sérieusement écorné leur image, les obligeant à se désolidariser des dérapages de leurs sympathisants. Des réactions qui ne plaisent nullement à leur frange radicale sonnant le glas de l'union sacrée. Sortis du giron d'Ennahdha, qui pourra contrôler les extrémistes ?
Ennahdha a joué à l'apprenti sorcier. Vendant un Islam démocratique style AKP à l'élite du pays et à la communauté internationale, mais obligée de contenter une base ne partageant nullement ses velléités réformistes, elle n'a cessé de ménager la chèvre et le chou. Pendant des mois, ils ont considéré d'un œil indulgent et amusé les bêtises de leurs sympathisants saccageant une salle de cinéma ou la maison d'un patron de chaîne par là, bloquant une université et traitant les enseignants de mécréants par ci. Des remontrances de papa poule s'ensuivaient mais toujours en invoquant leur ardeur juvénile si prompte à défendre les valeurs sacrées de la nation.
Les pages Facebook qui se déchaînaient contre l'opposition faite de gauchos, francophones, sionistes et libertins, ils ne soupçonnaient même pas leur existence. Enfin jusqu'à ce que Ali Laârayedh ne soit pris dans une tempête médiatique. La classe politique, dans son large spectre, et les médias ont condamné massivement cette machination abjecte mais n'ont pas manqué de rappeler les calomnies ordurières que subissent les figures de l'opposition et de la société civile.
Un coup dur qui a fait perdre Ennahdha de sa superbe. « Nous avons une religion, nous avons une morale » répète plusieurs fois Hamadi Jebali lors de sa dernière sortie télévisuelle. Le coup bas subi par Ali Laârayedh est inacceptable, poursuit-il, tout autant que les grossièretés proférées par ceux qui parlent en notre nom. Le chef du gouvernement provisoire est conscient que l'exercice d'équilibriste n'est plus tenable.
Acculés au mur, les islamistes reviennent à de meilleurs sentiments sur la liberté d'expression. Dans un communiqué officiel, Ennahdha exprime sans détour son attachement à la liberté de la presse et exprime sa solidarité avec Nessma TV poursuivie en justice pour atteinte au sacré. Une déclaration sans conditions, sans précautions rhétoriques : une première. Samir Dilou, intervenant sur Mosaïque FM, exprime lui aussi, à titre personnel, son refus de la pénalisation des débats d'idées, condamnant les slogans liberticides scandés par les manifestants.
Plus tard, Hammadi Jebali, venu s'expliquer devant l'Assemblée constituante, condamne solennellement l'agression dont a été victime Zyed Krichen devant le tribunal de Tunis.
Les réactions des fous furieux de la toile ne se sont pas fait attendre. « La plus grande page islamiste pour lutter contre la franc-maçonnerie et la laïcité » comptant plus de 60.000 fans sur Facebook annonce illico presto sa désolidarisation des traitres d'Ennahdha et du communiqué « de la honte »offrant sa loyauté au parti Tahrir.
Même les aficionados de la Jeunesse du Mouvement d' Ennahdha ont du mal à avaler à la pilule. Un des administrateurs estime que la critique virulente adressée à ce communiqué « du rapetissement » s'inscrit dans le cadre de la défense de la religion, invitant le parti à plus de prudence dans la gestion de ces questions sensibles. Le groupe ne fait pas sécession mais prend la pose d'objecteur de conscience, refusant de trouver des justifications à cette erreur.
Et comme un malheur n'arrive jamais seul, voilà que Sadok Chourou en rajoute une couche. L'élu d'Ennahdha fait l'amalgame entre les sit-inneurs et ceux « qui combattent Dieu et son Prophète ». Les condamnant à demi-mots à la crucifixion, le démembrement ou le bannissement. Samir Dilou, surnommé « l'essuie-glace » ou « l'éponge » par plusieurs confrères, pour une fois ne vient pas au secours de son collègue le renvoyant à sa responsabilité.
Sadok Chourou enfonce Ennahdha qui se débat pour sortir la tête de l'eau mais devient la coqueluche de « la plus grande page islamiste pour lutter contre la franc-maçonnerie et la laïcité » qui voit en lui le meilleur leader d'Ennahdha. Le seul qui en a dans le ventre contrairement à tous ceux qui se sont couchés à plat ventre.
Le PDP avait vu juste. L'affaiblissement d'Ennahdha ne pouvait se faire qu'en renforçant les forces politiques à sa droite. Issam Chebbi ne se faisant pas d'illusion sur les capacités de mobilisation de l'opposition s'était prononcé pour la légalisation du Parti Tahrir. Un groupuscule qui se prononce, ni plus ni moins, pour l'instauration du califat et qui considère que la démocratie est une forme d'apostasie.
Une manœuvre cynique, dangereuse même si le parti Tahrir s'est clairement prononcé contre la violence jusqu'à présent. L'appétit vient en mangeant et les utopistes de Tahrir enorgueillis par cette nouvelle popularité pourraient se délester de quelques considérations poético-mystiques pour s'adapter au jeu du pouvoir.
Personne ne peut prévoir ce que provoquera un affrontement frontal entre les pragmatiques d'Ennahdha et ses cousins fondamentalistes du parti Tahrir. Ennahdha semble revenir à de meilleurs sentiments démocratiques ces derniers jours. Mais face à une montée de son frère ennemi, comment réagirait-il ? Par un rapprochement avec le centre ou une surenchère dans la rhétorique identitaire.
Les deux courants se déchirent actuellement à l'intérieur du parti et nul ne peut proposer un pronostic plausible pour départager les tenants d'un discours apaisé à la Samir Dilou ou d'une surenchère fanatique à la Sadok Chourou.
Avec une police qui lève clairement le pied, nous l'avons constaté lors des délibérations du procès Nessma où les brigades de l'ordre public étaient absentes devant le tribunal malgré les débordements prévisibles, la situation ne pourra que s'envenimer.
Devrons- nous faire face à une montée de la violence et plus de dérapages sécuritaires dans les prochains jours ?


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