La police a tiré des grenades lacrymogènes, ce dimanche, pour empêcher des manifestants de prendre d'assaut « le Sérail », siège du Premier ministre, Najib Mikati, dont l'opposition réclame la démission. A l'issue des funérailles de Wissam al-Hassan, bête noire du régime syrien, des manifestants se sont dirigés vers le bâtiment qui se trouve dans le centre-ville, mais les forces de l'ordre les ont empêchés d'entrer en tirant en l'air et en lançant des grenades lacrymogènes. Les manifestants jetaient des pierres et des bâtons, certains agents des forces de l'ordre ont été blessés. Les participants aux obsèques du général avaient été chauffés à blanc par Fouad Siniora, chef du groupe parlementaire d'opposition de Saad Hariri. «Le gouvernement est responsable du crime qui a tué Wissam et son compagnon C'est pourquoi il faut qu'il parte», a-t-il lancé à la foule. «Mikati tu ne peux plus rester à ton poste pour couvrir ce crime. Si tu restes, c'est à dire que tu es d'accord avec ce qui s'est passé et avec ce qui se passera», a-t-il encore accusé. Tout semble bon, à Beyrouth pour réveiller le diable qui somnole (la guerre civile et les luttes interethniques guettent à chaque tournant de l'histoire de ce pays. Un attentat, une crise, un incident de frontière... et les voilà qui s'entredéchirent mus par des forces occultes dont ils ont le secret ! Des milliers de personnes sont attendues cet après-midi pour participer à une manifestation géante contre Damas. Sur la place des Martyrs, au centre de la capitale libanaise, avaient été placardées des affiches géantes du général Wissam al-Hassan avec ces mots: «Le martyr de la justice et de la vérité». Des centaines de jeunes y sont déjà rassemblés avec des drapeaux libanais et des étendards bleus du « Courant du futur » du chef de l'opposition Saad Hariri. Les opposants veulent réitérer la manifestation géante contre Damas, qui avait suivi l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, père de Saad, et abouti au départ des troupes syriennes du Liban en 2005. Donc, on n'est pas prêts de voir les esprits se calmer, du moment que l'enjeu semble de taille!