La Tunisie a présenté sa candidature à un siège non permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour la période 2020-2021, pour un mandat de deux ans, conformément à la Charte des Nations Unies. Selon la règle de la rotation géographique, régissant les candidatures au sein des groupes régionaux, la Tunisie siège au Conseil de Sécurité environ tous les 20 ans. En effet, depuis son adhésion aux Nations Unies, le 12 Novembre 1956, et jusqu'à ce jour, notre pays en a été membre, avec statut non permanent, à trois reprises : 1959-1960, 1980-1981 et 200-2001. Le Conseil de Sécurité , auquel Charte des Nations Unies confère la responsabilité première en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales, compte 15 membres disposant chacun d'une voix : 5 membres permanents (Chine, Etats-Unis d'Amérique, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni. Soit les pays considérés vainqueurs de la seconde guerre mondiale) et 10 membres non permanents. Outre les 5 membres permanents précités, la composition actuelle du Conseil de Sécurité se présente comme suit (entre parenthèses, la date de l'expiration du mandat): Seul organe du système des Nations Unies habilité à prendre des décisions engageant tous les Etats Membres, le Conseil de Sécurité, constatant l'existence d'une menace contre la paix ou d'un acte d'agression, articule son dispositif d'action autour d'un large éventail d'options de manière graduelle sur l'échelle des interventions, selon le degré de réponse, de réactivité et d'obtempération des parties au conflit, commençant par des moyens pacifiques et culminant avec des mesures coercitives : Ordonner une enquête, diligenter une médiation, nommer un envoyé spécial, exiger un cessez-le-feu, déployer sur le terrain des observateurs militaires ou une force de maintien de la paix, rompre les relations diplomatiques, appliquer des sanctions économiques, mettre en place un embargo sur les armes, instaurer un blocus total, autoriser le recours à la force militaire. D'aucuns s'interrogeraient pour quelle raison la Tunisie se place dès maintenant alors que l'échéance est encore très lointaine ? Il est à préciser que, pour des raisons politiques, aussi bien internes qu'externes, le Conseil de Sécurité fait l'objet d'un fort engouement. Donc, les pays candidats se positionnent particulièrement à l'avance pour maximiser leur chance et disposer d'une bonne marge de manœuvre et de suffisamment de temps pour lancer et boucler leur campagne. Aussi, convient-il de rappeler que chaque groupe régional (les Nations Unies en compte cinq) désigne ses propres représentants, le vote à l'Assemblée Générale n'est pas essentiellement pour départager les candidatures mais généralement pour formaliser les compromis dégagés au sein des groupes régionaux. Le vote n'est décisif que lorsqu'un groupe régional ne parvient pas à sceller un consensus en interne (nombre de candidats supérieur au nombre de sièges attribués) auquel cas, le suffrage tranche. Par conséquent, le pays candidat focalise sa campagne, en premier lieu, sur son groupe régional et œuvre, en son sein, pour qu'un compromis favorable soit atteint pour éviter le vote et son caractère aléatoire. Pour la Tunisie, il est clair que le groupe africain est le centre des démarches pour solliciter et obtenir le maximum d'appui. A défaut de compromis régional, le pays candidat, perspective de vote oblige, est contraint de changer de stratégie et de rediriger sa campagne vers l'ensemble des Etas membres des Nations Unies. Ce qui explique, du moins en partie, pourquoi les pays candidats s'annoncent suffisamment à l'avance.