Le président du parlement européen, Martin Schulz, prône, dans un entretien paru dimanche, la fin de la coopération économique et politique entre l'UE et l'Egypte pour faire pression sur le président Mohamed Morsi. “L'Union Européenne doit faire clairement comprendre qu'il ne peut y avoir ni coopération politique, ni économique sans une démocratie plurielle en Egypte”, a-t-il déclaré dans une mini-interview réalisée samedi et publiée dans le journal dominical Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung. “Nous ne pouvons pas approuver de coup d'Etat”, a dit le social-démocrate allemand. “La seule chose qu'un tel régime comprenne, c'est la pression économique”, a-t-il martelé. Et de juger inquiétante l'évolution récente en Egypte, dans des propos rapportés partiellement au style indirect. “L'Europe devrait prendre au sérieux l'appétit de cet homme pour le pouvoir”, a-t-il prévenu. Les Frères musulmans, dont est issu Mohamed Morsi, sont “un mouvement politique radical”, estime M. Schulz. Ils “instrumentalisent les sentiments religieux à des fins politiques”, a-t-il dit. De son côté et sur le même journal, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a exprimé son inquiétude quant à la situation en Egypte, mettant en garde le président Mohamed Morsi contre une division du pays. “Nous observons l'évolution de la situation en Egypte avec une inquiétude croissante”, a dit le ministre allemand, avertissant du danger de voir “la société se diviser plutôt que de s'unir”. Il est “problématique” que des parties importantes de la société, comme les chrétiens ou les groupes laïcs, se sentent mis à l'écart, a-t-il ajouté.