Le procès des graffeurs de Gabès qui s'ouvre aujourd'hui 5 décembre révèle-t-il la menace qui pèse sur la liberté d'expression dans la Tunisie post- révolutionnaire? Alors qu'ils taguaient sur un mur les mots “le peuple veut les droits pour les pauvres”, les membres du collectif de street-art militant zwewla ont été arrêtés et accusés de troubler l'ordre public et violer l'état d'urgence. Ce procès est l'arbre qui cache la forêt d'une Tunisie gangrenée par la pauvreté. ” En Tunisie, depuis la révolution, on peut parler de tout ce qui est démocratie, droits de l'homme ou relations entre les islamistes et les laïques. Mais dès que vous abordez les problèmes que sont la pauvreté et la justice sociale, on vous traduit en justice” s'exclame Oussama Bouagila, membre du collectif street-art militant zwewla. Faut il rappeler que la semaine dernière, la ville déshéritée de Siliana a été le théâtre de violents affrontements entre forces de l'ordre et citoyens qui réclamaient leur droit au développement.