Invité de la chaine TV France 24, en langue française, Abdelfattah Mourou, vice président d'Ennahdha, a abordé le problème des tensions politiques que vit en ce moment la Tunisie. Il a déploré que ces tensions qui étaient au départ à caractère socio-économique aient été transformées en problèmes politiques. Il dit que la Tunisie n'a guère besoin de ces tensions en ce moment crucial. Il accuse des extrémistes de chez les « perdants des dernières élections » reprenant les termes chers à son patron, Ghannouchi. Il prétend que les ligues de protection de la révolution n'ont aucun lien avec Ennahdha, et demande à ce que ça soit prouvé. Il refuse à l'UGTT le droit de prendre part à la vie politique, « elle ne peut pas devenir un parti politique » dit-il. Concernant le dernier discours de Marzouki, il trouve que « c'est une campagne électorale prématurée ». Il lui reproche de lâcher la Troika en ce moment, et qu'il est quelque part, en cause dans le pourrissement de la situation. « Il devrait choisir son camp » ! Concernant les salafistes et Ennahdha, la réponse du Sheikh est sans appel, il n'y a aucun lien entre les deux formations. Quant aux prochaines élections et leur date, il a esquivé la question en rejetant la faute du retard dans la rédaction de la constitution sur les opposants, et sur le gouvernement qui est trop laxiste avec cette opposition. Devant l'insistance du journaliste, il a lancé qu'il faudrait « au moins » un an rien que pour la préparation de la constitution. Il a éludé la question à savoir s'il sera le candidat d'Ennahdha au poste de président de la république. Finalement, Un Abdelfattah Mourou, trop BCBG, trop voix de son maître (Ghannouchi), très bonne élocution, en français irréprochable (pour une fois). Il semble qu'Ennahdha ait trouvé son VRP, et trouvé surtout sa prochaine vitrine pour l'occident.