Il y a un passage qui a été prononcé sur le plateau de l'émission « Attassiaâ » du lundi 7 janvier, par un des invités de Moez Ben Gharbia, et qui n'a pas du retenir l'attention des observateurs. Il s'agit de la création par le ministère de la justice d'un « circuit » spécial des différentes étapes de procédures pénales, allant d'un bureau particulier de procureur de la république à un service particulier de police judiciaire, en passant par une chambre d'accusation bien particulière. Les invités de l'émission, de même que la députée Karima Souid, qui a soulevé le problème de façon quasi simultanée au cours de la séance plénière d'audition de Noureddine Bhiri, font remarquer que certaines personnes et certaines affaires, passent désormais par ce circuit, qui mènerait de façon inéluctable à une mise en accusation en bonne et due forme, basée sur des articles assez coriaces du code pénal et aboutissant à une incarcération qui est destinée à trainer en longueur et en rebondissements. Parmi les nœuds de ce “circuit”, d'aucuns ont cité la chambre d'accusation N° 13 (porte bonnheur) et la direction des enquêtes et des recherches relevant de la direction générale de la garde nationale à l'Aouina. Ces deux instances auraient acquis une notoriété en matière de s'attaquer aux grosses affaires et aux grosses têtes. Hasard de calendrier ou coïncidence, le lendemain même de ces déclarations, le tunisien découvre abasourdi, que le comédien Lotfi Abdelli est convoqué dans les bureaux de la fameuse direction des enquêtes et des recherches de la garde nationale, celle là même qui est connue pour traiter les affaires gravissimes, à l'instar de l'affaire de l'attaque de l'ambassade US à Tunis ! L'affaire pour laquelle comparait Lotfi Abdelli doit donc être d'une gravité majeure, ayant probablement trait avec la sûreté de l'Etat ou quelque chose du même acabit. Il serait inimaginable qu'il soit auditionné par la crème des enquêteurs uniquement pour une question de « doigt d'honneur » !