Sidi Bou Saïd a acquis, semble-t-il ces dernières heures son statut de saint, sacré, qui peut jeter des sorts à ses détracteurs, et capable des pires malédictions. Il « pique » comme disent les vieux de chez nous. Mais les dirigeants d'Ennahdha ne semblent pas être convaincus de la chose. Depuis deux jours, ils se succèdent les uns après les autres pour rendre visite au mausolée incendié. Et tous, sans aucune exception, n'ont pas échappé au comité d'accueil qui les attendait. Ils ont tous été hués, sifflés, chahutés, puis « dégagés » de la voie et « de la main » avec le mouvement de bras qui a fait le tour des télévisions du monde, un certain 14 janvier 2011. Cet après-midi du lundi 14 janvier, c'était au tour d'Ali Larayedh et Mehdi Mabrouk, de se faire dégager du village sous les cris de la foule. Oui, il s'agit bien du même Mehdi Mabrouk, l'illustre ministre de la culture, qui, pourtant, a été le premier à se frotter à la colère des habitants de Sidi Bou Saïd, le soir même du sinistre, et qui avait versé l'huile sur le feu en brandissant ses doigts dans un « V » de la victoire à l'attention des riverains quand ils l'ont chahuté. Oui, Mahdi Mabrouk a eu le courage de revenir, et les riverains ont eu la générosité de le re...dégager !