Des heurts ont éclaté dans plusieurs villes d'Egypte vendredi lors de manifestations contre le pouvoir islamiste, à l'occasion du deuxième anniversaire du soulèvement populaire qui renversa Hosni Moubarak. Des accrochages sporadiques entre groupes de jeunes et forces de l'ordre, qui avaient débuté jeudi, se sont poursuivis aux abords de la place Tahrir, dans le centre du Caire, où une foule de milliers de personnes réclamait une « nouvelle révolution » et une « vraie démocratie ». Certains manifestants se sont momentanément rassemblés devant le très symbolique immeuble qui abrite la télévision d'Etat et le ministère de l'Information, avant de se rendre à Tahrir. Non loin de là, des manifestants ont également jeté des pierres sur un immeuble abritant des locaux des Frères musulmans, la formation dont est issu le président Mohamed Morsi. À Alexandrie (Nord) et Suez (Nord-Est), la police a fait usage de gaz lacrymogènes contre des manifestants, selon des témoins. « Il y a beaucoup de fumée à cause des pneus brûlés. Et il y a des gens étendus par terre qui n'arrivent pas à respirer à cause du gaz lacrymogène », a dit à l'Agence France-Presse Racha, une habitante d'Alexandrie. À Ismaïliya (Nord-Est) des manifestants ont attaqué le siège local du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation politique des Frères musulmans, et y ont mis le feu, selon un correspondant de l'Agence France-Presse. « Ça va être une grosse journée (…) parce que les Egyptiens en ont marre », prédisait Mohammed Abdallah, un manifestant au Caire, en référence à la profonde crise politique et économique que traverse le pays. « Je suis ici pour exiger la liberté et la justice. L'Egypte a besoin d'une nouvelle révolution pour les jeunes et pour une vraie démocratie », affirmait Chawki Ahmed, 65 ans.