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Egypte : Moubarak
Publié dans Le Temps le 11 - 02 - 2011

Le Temps-Agences – Le président Hosni Moubarak s'est adressé hier soir aux Egyptiens par un discours dont lequel il a affirmé qu'il ne démissionnera pas. Il a toutefois annoncé qu'il délèguera des pouvoirs à son vice-président Omar Souleimane. Voici des extraits du discours.
"Je suis fier de vous, la jeune génération, qui rêvez l'avenir et faites l'avenir. Tous vos martyrs ne seront pas oubliés." Il promet des sanctions contre ceux qui ont fait des victimes dans le mouvement de contestation. Il affirme son "engagement irréversible. Je suis prêt à tenir mes promesses de façon honnête et sérieuse". Les revendications du peuple "sont justes et légitimes" mais il rejette les "diktats venus de l'extérieur".
Il répète qu'il ne se présentera pas aux prochaines élections présidentielles, comme il l'avait promis lors de son intervention télévisée, le jeudi précédent. Mais il veut "garantir la passation du pouvoir à celui qui sera choisi" pour lui succéder "en septembre prochain après des élections libres et transparentes".
Le "dialogue constructif" avec les jeunes et l'opposition doit se poursuivre pour "passer des généralités à un calendrier précis. Jour après jour, nous marchons sur le chemin de la transition d'ici septembre prochain". Il s'en remet à la commission mise en place pour entreprendre des modifications de la Constitution. Ces réformes prioritaires selon lui concernent les conditions de candidature aux élections et la durée des mandats, la fonction judiciaire et la sécurité du pays.
"La priorité est de retrouver la confiance en notre économie et notre réputation internationale. L'Egypte traverse des temps difficile. Il ne faut pas que cela dure. Ces événements ont nui à l'économie et à la sphère sociale. La crise ne concerne pas Hosni Moubarak, mais l'Egypte dans son présent et son avenir. Nous sommes tous dans la même tranchée", poursuit-il.
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La révolte depuis le 25 janvier
le Temps-Agences - Rappel des événements en Egypte, théâtre depuis le 25 janvier d'une révolte contre le régime du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981.
Les violences ont fait environ 300 morts depuis le début du mouvement (ONU et Human Rights Watch).
JANVIER 2011
- 25: Début des manifestations qui mobilisent des milliers de personnes. Elles ont été précédées de plusieurs cas d'immolation, gestes rappelant celui d'un Tunisien qui avait déclenché la révolte ayant conduit à la chute de Zine El Abidine Ben Ali.
- 26: Des milliers de manifestants dans les rues malgré l'interdiction des autorités. La police fait usage de gaz lacrymogènes, de matraques et même de pierres. Les protestataires jettent des pierres sur les forces anti-émeutes.
- 27: Au moins un millier de personnes arrêtées (officiel).
L'opposant Mohamed El Baradei revient au Caire et se dit prêt à mener la transition.
- 28: Des manifestations massives dégénèrent en émeutes: au moins 62 morts dans des heurts manifestants/policiers.
Moubarak demande à l'armée de faire respecter la sécurité et d'appliquer le couvre-feu au Caire, Alexandrie et Suez.
Incendies au siège du parti au pouvoir et dans de nombreux commissariats. Nuit marquée par des pillages.
- 29: Au moins 33 morts dans des heurts. A Rafah et Ismaïliya, les sièges de la Sûreté de l'Etat attaqués, émeutes dans des prisons.
Moubarak nomme un nouveau Premier ministre, le général Ahmad Chafic, et crée un poste de vice-président, octroyé au chef des Renseignements, le général Omar Souleimane.
- 30: Des milliers de manifestants au Caire. L'armée boucle le centre-ville avec des chars d'assaut, des avions de chasse survolent la capitale à basse altitude.
- 31: Moubarak forme un nouveau gouvernement. Au ministère de l'Intérieur, Habib el-Adli est remplacé par Mahmoud Wagdi.
L'armée s'engage à ne pas faire usage de la force, jugeant les revendications du peuple "légitimes".
FEVRIER
- 1er: Plus d'un million de manifestants dans le pays. Marée humaine place Tahrir, au Caire.
Moubarak annonce qu'il ne sera pas candidat à la présidentielle. Les manifestants exigent son départ immédiat.
- 2-3: Des heurts sanglants éclatent place Tahrir lorsque des partisans de Moubarak font irruption. Les manifestants antigouvernementaux repoussent leurs assaillants de la place. Jets de pierre et cocktails Molotov. Onze morts et 915 blessés.
- 4: Des centaines de milliers d'Egyptiens dans les rues, à l'occasion d'une mobilisation baptisée "vendredi du départ".
- 5: Démission du bureau exécutif du Parti national démocrate (PND), dont fait partie le fils de Moubarak, Gamal.
- 6: Les Frères musulmans se joignent à un dialogue politique national, avec d'autres groupes d'opposition, mais dénoncent l'insuffisance des réformes proposées.
- 7: Plusieurs dizaines de personnes bloquent l'accès à un important édifice gouvernemental donnant sur la place Tahrir. Moubarak promet une hausse des salaires et demande la formation d'une commission d'enquête.
- 8: Des centaines de milliers de personnes défilent au Caire et en province, les manifestations les plus importantes depuis le début du mouvement. Moubarak forme une commission pour amender la Constitution.
- 9: Des violences sanglantes touchent le sud reculé. Des centaines de manifestants encerclent le Parlement et le siège du gouvernement au Caire. Le pouvoir avertit que l'armée interviendrait "en cas de chaos pour reprendre les choses en main".
- 10: L'armée annonce qu'elle examine les "mesures" nécessaires "pour préserver la nation" et "appuyer les demandes légitimes du peuple". Ambiance survoltée parmi les manifestants sur la place Tahrir. Le président Moubarak doit s'adresser à la nation dans la soirée.
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Enigmatiques «Ikhwan»
Le Temps-Agences - "Amis des pauvres et des orphelins" ou "fanatiques inféodés à l'Iran": les puissants Frères musulmans, bête noire du régime contesté de Hosni Moubarak, ne laissent personne indifférent en Egypte.
Si la principale force de l'opposition tente de garder profil bas au sein du mouvement de révolte sans précédent qui secoue l'Egypte, cette confrérie islamiste suscite la crainte des Occidentaux, qui redoutent l'instauration d'un régime islamique après le départ de Moubarak.
Dans le quartier Manial Al-Roda, au centre du Caire, tout près de l'un des sièges de la confrérie, les gens sont clairement partagés quant à la perspective d'une arrivée des "Ikhwan" (frères) au pouvoir.
"Leurs associations aident les pauvres, les orphelins et les miséreux, ce sont des gens biens, intègres", soutient Ahmed Moustapha, employé de télécommunications, en référence au réseau social et caritatif qui a fait la popularité du mouvement.
Cet homme de 55 ans à la barbe blanche espère qu'à l'avenir, la confrérie raflera plusieurs sièges au Parlement, après s'être retirée des législatives de décembre en raison de "fraudes" au premier tour.
"Il n'y a aucune raison d'avoir peur d'eux, ils ne pourront pas gérer l'Etat comme ils l'entendent. En plus d'eux, il y a les Chrétiens, et nous ne faisons qu'un", estime-t-il, en allusion aux craintes de la minorité copte (6 à 10% de la population du pays).
Raghb, portier qui touche 200 livres égyptiennes (environ 33 dollars) par mois, est convaincu que les "Frères" seraient meilleurs que "le gouvernement pourri" de Moubarak, en raison de leur "grande piété".
Mais pour d'autres, c'est justement ce zèle religieux qui inquiète.
"On ne les aime pas, ils ont leur propre système, leurs propres règles", dit Abdel Nasser, employé à Mobinil, une compagnie de téléphonie mobile.
"C'est inquiétant, ce sont des fanatiques, ce n'est pas comme cela que nous concevons l'Islam", assure cet homme de 35 ans.
La confrérie, née en 1928 sous l'impulsion de Hassan Al-Banna lui-même influencé par les réformateurs musulmans du XIXème siècle, a répété récemment qu'elle ne recherchait pas le pouvoir et qu'elle était en faveur d'un "Etat civil".
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Le cybermilitant Waël Ghonim, «prêt à mourir» pour le changement
Le Temps-Agences - L'informaticien égyptien Waël Ghonim, cadre chez Google et devenu un cybermilitant icône du soulèvement contre le président Hosni Moubarak, a promis hier dans un tweet qu'il ne ferait pas de politique une fois atteint le but de la contestation.
Le jeune trentenaire, cadre marketing chez Google, a passé 12 jours aux mains des redoutés services de sécurité d'Etat.
A sa sortie, il a révélé qu'il était l'administrateur, jusqu'ici anonyme, de la page Facebook "Nous sommes tous Khaled Saïd" (du nom d'un jeune homme battu à mort par la police) qui a fédéré des centaines de milliers d'opposants au président.
"Je promets à chaque Egyptien que je reviendrai à une vie normale et que je ne m'impliquerai pas en politique une fois que les Egyptiens auront réalisé leur rêve", a-t-il dit sur son compte Twitter.
Formé à l'Université américaine du Caire, Ghonim est normalement installé à Dubaï, où il est responsable du marketing de Google pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Il était rentré au Caire pour participer à la première des manifestations géantes exigeant le départ du chef de l'Etat égyptien.
Il a raconté avoir passé ses 12 jours en détention "les yeux bandés", bombardé de questions par les autorités qui le soupçonnaient d'être un "agent" de puissances étrangères. Mardi, il a fait une entrée triomphale sur la place Tahrir, devenue le symbole de la "révolution populaire".
Le jeune homme a accordé mercredi une interview en anglais à la chaîne américaine CNN dans laquelle il s'est dit "prêt à mourir" pour le changement en Egypte.
"Ce n'est plus l'heure de négocier", a-t-il déclaré ne cachant pas des pleurs en évoquant les manifestants décédés.
"Je vous le dis, je suis prêt à mourir", a-t-il ajouté, montrant à l'écran son testament dans lequel il lègue ses biens à sa femme en cas de décès.
"J'ai beaucoup à perdre dans cette vie. Je travaille pour la meilleure entreprise du monde, j'ai la meilleure épouse et j'adore mes enfants. Mais je veux bien tout perdre pour que mon rêve se réalise, personne ne pourra empêcher nos désirs de se réaliser. Personne", a encore déclaré le jeune trentenaire.
S'adressant au vice-président égyptien, Omar Souleiman 'ex-chef des services secrets), Ghonim a poursuivi : "Vous ne nous arrêterez pas".
"Enlevez-moi. Enlevez tous mes collègues. Jetez nous en prison. Tuez nous. Faites tout ce que vous voulez --nous nous réapproprions notre pays. Vous et vos hommes, vous avez ruiné ce pays depuis 30 ans. Assez, assez, assez", a-t-il lancé.


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