Les forces tunisiennes pourchassaient, hier encore, deux groupes armés djihadistes près de la frontière algérienne. Parmi eux, ceux de la présumée katiba Okba Ibn Nafaâ, à la tête de laquelle se trouveraient un Algérien et deux Tunisiens. Les prospections faites par les forces de sécurité tunisiennes ont abouti à la découverte d'un camp de djihadistes sur les hauteurs de djebel Chaâmbi, à une trentaine de kilomètres de la frontière algérienne. Il s'agirait de la présumée katiba Okba Ibn Nafaâ, censée être la section tunisienne d'AQMI. Cette conclusion est l'aboutissement de constats faits sur le terrain durant les deux dernières années, auxquels s'ajoutent les découvertes récentes de grottes habitées. En effet, selon un expert, sous le couvert de l'anonymat, «les objets trouvés indique que l'usage de ces grottes est permanent et de nature militaire. La disposition des mines traduit un souci d'alerte et de première ligne de défense contre d'éventuels envahisseurs». Par ailleurs, ces informations corroborent avec celles révélées par Ali Larayedh en décembre dernier, et récemment par Lotfi Ben Jeddou ainsi que celles révélées par des agents des forces de sécurité dans un récent reportage à Ettounissia TV, il s'avère que la montagne Chaâmbi a toujours constitué le dernier refuge des djihadistes opérant en Tunisie. Ali Larayedh, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, n'avait-il pas dit dans une conférence de presse un certain 22 décembre 2012 : «Après chacun des attentats terroristes (Rouhia en mai 2011, Bir Ali en février 2012 ou Fériana en décembre 2012), ils s'étaient toujours repliés sur djebel Chaâmbi, voire sur l'Algérie, où ils ont continué à s'entraîner secrètement à l'utilisation des armes et la fabrication des bombes.» Larayedh avait alors parlé de tentative de mise en place d'une section d'AQMI en Tunisie qui serait la katiba Okba Ibn Nafaâ, en assurant toutefois, à ce moment-là, que ce groupuscule avait été décapité.