Le docteur Sahbi Amri, ex-dirigeant dans le mouvement de tendance islamique qui s'est par la suite transformé en mouvement d'Ennahdha, était l'invité samedi soir du plateau d'Attounissya en prime time, pour parler de ses relations avec son ex-parti. Et Sahbi Amri ne s'est pas privé pour fondre sur ses ex-sociétaires tel un rapace, pour les déchiqueter, pour les mettre à nu, pour montrer à qui voulait savoir, la réalité de ces « honorables » messieurs qui président désormais à la destinée du pays. Tel un rapace, ou plutôt, tel un vautour, qui guette et s'attaque aux être fragilisés, titubant et qui commencent à sentir la décomposition. Sahbi Amri a donc choisi ce moment précis pour rappeler à tout le monde, au cas où on aurait oublié, le passé macabre d'Ennahdha, et sa fascination aux actes terroristes, ainsi que son palmarès en matière de maniement d'explosifs et des produits caustiques. Il a donc choisi ce moment, probablement pour que le dernier des sceptiques, fasse automatiquement et forcément le lien entre ce qui se passe de nos jours dans certaines provinces du pays, et le passé « glorieux » d'Ennahdha. Après ce qu'a révélé Sahbi Amri, il devient difficile de ne pas faire de lien entre les factions qui s'amusaient à provoquer les explosions de Sousse et Monastir, et les mines artisanales du Châambi, ainsi qu'entre les méthodes utilisées de nos jours, en matière de confrontation, à Kasserine et même à la cité Ettadhamen et celles qui étaient jadis l'apanage des guerriers d'Ennahdha. Et au passage, Sahbi Amri, avec son caractère et sa volonté de tout déballer, n'a pas hésité à mettre tous ceux qu'il pensait qu'ils avaient pu lui causer du tort, dans le même sac, un sac de boxe, en l'occurrence. C'est ainsi que Marzouki en a pris pour son enseigne en ayant été qualifié de mouchard chez la police politique. Hamadi Jébali, qui se préparait comme par hasard, à se présenter aux prochaines élections, doit certainement penser à mesurer les répercussions des accusations de Sahbi Amri qui lui met sur le dos la responsabilité directe des attentats qui avaient ensanglanté la Tunisie durant les années 80, et qui ont touché des hôtels de la région du sahel. Même Nejib Karoui, n'a pas été épargné, puisqu'il a été accusé par Amri d'être de mèche dans ces attentats, juste au moment où Karoui père, se remettait en selle et tentait un come-back sur la scène politique. Sahbi Amri n'a donc pas hésité à laver son linge sale en public, et à régler ses comptes avec Ennahdha et ses acolytes sur un plateau TV. C'est qu'il doit leur en vouloir à ses ex-amis qui l'ont dénigré et qui en ont pris leurs distances, dès qu'ils ont accédé au pouvoir, après que lui, pendant les années d'exil, n'avait pas hésité à rester au pays et à prendre leur défense et plaider leur cause. Dans cette mesure, il est à craindre que Sahbi Amri ne représente que le début d'une déferlante de déclarations et d'accusations du même genre. Car ils doivent être nombreux, les gens qui se sont sentis trahis par une organisation pour laquelle ils avaient consenti tous les sacrifices au moment même où la hiérarchie se payait des jours heureux et des séjours dorés à l'étranger, et qui trouve le moyen de les dénigrer et de leur tourner le dos, une fois le but suprême atteint !