C'est une affaire qui aurait pu passer presque inaperçue si elle ne s'apparentait pas avant tout à une terrible faute de goût sinon à une malencontreuse erreur de la part du doyen des journaux tunisiens et dont l'intacte réputation ne fait guère de doute. Taoufik Mkacher, homme d'affaires originaire de la Chebba, s'est vu aujourd'hui tout bonnement et simplement atterrir dans la rubrique nécrologique du quotidien » La Presse ». L'annonce n'a de prime abord rien de spectaculaire puisque elle est annotée de « la famille Mkacher, ses enfants Emir et Marwa, son frère Mohamed annoncent le décès de leur cher et regretté Taoufik Mkacher survenu le 13/06/2013. » On peut plus normal pour le journal qui alimente sa rubrique nécrologique depuis des lustres. Cependant tout l'embarras réside dans le fait que le citoyen en question en l'occurrence Taoufik Mkacher est… bel et bien vivant. Un sort inéluctable que « La presse » aurait pu lui épargner pour le moment, dira-t-on. Non moins sûr, le journal poursuit en affirmant que l'enterrement aura lieu aujourd'hui après la prière d'El Asr au cimetière de la Chebba. Un beau camouflet pou tous ceux qui allaient y assister. Abasourdi et estomaqué, Taoufik Mkacher, a confié dans un entretien avec « Tunisie Numérique » que cette parution suscite autant de gêne que d'indignation. En écartant toute hypothèse de porter plainte contre « La presse », Taoufik Mkacher a affirmé que son frère est allé s'enquérir de la situation sur place. Afin d'y voir plus clair, « Tunisie Numérique » a pris contact avec la « Presse ». Nous expliquant que les annonces dans la rubrique nécrologique se font sans exigences de lien de parenté, le journal a indiqué que deux jeunes femmes se sont présentées avec leurs cartes d'identité et leurs numéros de téléphone et ont déposé cette annonce. Une affaire cocasse qui aurait pu ressembler à un beau canular si elle ne concernait l'honneur d'un citoyen et les répercussions qu'elle aurait pu générer sur sa famille et ses proches.