Après les Ligues de la Protection de la Révolution qui ont défendu la loi de l'immunisation de la révolution, L'Union Pour la Tunisie a fait entendre aujourd'hui un autre son de cloche devant l'Assemblée Nationale Constituante au Bardo. Partisans et sympathisants du mouvement et membres de la société civile ont exprimé ce samedi, pacifiquement, leur refus de la loi de l'immunisation de la révolution qualifiée d' »injuste ». Environ 2000 à 3000 personnes d'après les estimations de notre correspondant ont afflué aujourd'hui devant le siège de l'ANC au Bardo et ont réclamé de bannir cette loi d'exclusion dite d'immunisation de la révolution et de mettre en place le processus de la justice transitionnelle. Déployant banderoles et étendards de l'Union Pour la Tunisie, les manifestants ont levé des slogans hostiles au mouvement Ennahdha. « Le peuple veut celui qui a tué Chokri Belaid », « Marre, marre de ces nouveau trabelsi » ont-ils scandé. Plusieurs dirigeants de l'UPT ont pris place dans le cortège à l'instar de Samir Taeib, porte parole de la Voie Démocratique et Sociale, Ahmed Nejib Chebbi, président du comité d'honneur du Parti Républicain, Taeib Baccouche, secrétaire génral de Nidaa Tounès et Omar Shabou, destourien de souche. Les tensions étaient montées d'un cran à l'ouverture de l'examen de la loi de l'immunisation de la révolution, jeudi, si bien que ce projet clive et divise jusqu'aux instances du parti au pouvoir Ennahdha. Brouillement écrite par les élus du CPR et largement défendue par plusieurs élus d'Ennahdha, la loi de l'immunisation de la révolution qui traduit selon certains une forte peur d'Ennahdha d'une débandade aux prochaines élections a suscité un vif débat. Aux aguets, les LPR soupçonnées d'être proches du pouvoir ont agressé un journaliste, jeudi et la riposte du principal parti d'opposition, bien que sereine et organisée ne s'est pas faite attendre. Un large dispositif de sécurité a été déployé ce matin devant l'Assemblée afin de palier à tout éventuel incident.