Attendu comme un messie, Othman Jerandi, Ministre des Affaires Etrangères, environ cinq mois après sa désignation, a beaucoup plus usé d'écrans de fumée que fait valoir de bonnes décisions. Sa force d'inertie n'a d'égal que son déficit de communication. Ni message fort, ni signe de refonte ni couleur annoncée. Le même sempiternel son de cloche, le même format de gestion reproduit à l'identique. La même rengaine méprisante chaque fois qu'il s'agit d'établir et de rendre publique la liste des chefs de postes diplomatiques et consulaires, nommés dans le cadre du mouvement diplomatique annuel. Des voix s'élèvent, plus hautes et plus fortes chaque jour, dans les couloirs et bureaux du Ministère des Affaires Etrangères, fustigeant, à juste titre d'ailleurs, le retard pris dans l'annonce de la liste en question, retard préjudiciable sur divers plans. Jusqu'ici, Othman Jerandi n'a pas donné signe de vie, il s'entête à faire la sourde oreille, pour des raisons impénétrables pour le commun des diplomates. Aux dernières nouvelles, le climat semble au bord de l'explosion. Dépassant une certaine mesure, le retard en question devient problématique, voire nuisible, notamment en matière de scolarisation. En effet, dès lors que personne ne sait pas encore dans quel pays sera envoyé, forcément aucune inscription aux écoles étrangères n'est possible. Plus le retard est grand, plus le risque de rater les échéances d'inscription est important. A défaut de pouvoir inscrire à temps leurs enfants à l'étranger, chefs de postes diplomatiques et consulaires qui seront désignés (quand ?), seront contraints de partir seuls, sans leur famille. Situation dommageable, parfois traumatisante, pour tous les membres de la famille concernée, notamment les enfants. Donc, l'impact négatif sur l'équilibre familial et, par ricochet, sur la performance professionnelle n'est pas à démontrer. D'autres tâches, certes de moindre importance mais tout aussi nécessaires, compliquent la situation : - Collecte d'informations sur le pays d'accréditation auprès des agences publiques spécialisées et des Ministères et Institutions nationaux concernés. - Mise en disponibilité spécial du conjoint, procédure requérant deux mois. - Contraintes liées au déménagement, à la préparation du départ et aux tracas administratifs. D'aucuns estiment que le retard insolite et non moins dommageable pris dans l'annonce de la liste chefs de postes diplomatiques et consulaires, qui déjà nourrit la crainte et pervertit l'ambiance, suggère bien que Othman Jerandi est trop empêtré dans les engrenages politiques et que ses ailes sont plombées par les arrangements de coulisses qu'il aurait consentis pour obtenir le poste. Pour beaucoup, sur le plan pratique et administratif, le ministre a les coudées franches pour en décider, à tout moment. Mais le fait qu'il n'en fait rien laisse penser qu'il est aux ordres. En tout état de cause, le manque de transparence et de certitude envenime davantage le climat au sein du Ministère. Les diplomates concernés craignent pour leur équilibre familial, pour la scolarité de leurs enfants et pour leur plan de carrière. Le comble c'est que le mois de Juillet est déjà largement entamé sans que les perspectives, à ce titre, ne soient dégagées. Le flou le plus obscur règne, au grand dam des fonctionnaires concernés. En haut lieu, on fait peu de cas, voire on se désintéresse complètement et non moins injustement de la question