Sur les pas du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi et à rebours de l'initiative de l'UGTT, principal acteur du dialogue national, le chef du gouvernement, Ali Lâaryedh, a appelé, lors de sa conférence de presse ce mardi, à la formation d'un gouvernement d'élections qui reprendra le flambeau à peine les travaux de l'Assemblée Nationale Constituante et la loi électorale établi. Tout en restant évasif sur la date butoir de la fin de ses travaux, le chef du gouvernement a jugé que la mission de ce gouvernement d'élections consistera à présenter des gages sur la transparence des prochaines élections dont la date a été une nouvelle fois reportée. »On pourra les organiser en janvier » a-t-il déclaré au lieu du 17 décembre comme il l'avait annoncé lors d'une précédente conférence. Retour à la case départ donc, après avoir concédé l'acceptation de l'initiative de l'UGTT , le mouvement Ennahdha dont la manœuvre dilatoire se confirme se retranche sur ses positions. Maintien du gouvernement Ali Lâaryedh, maintien de l'Assemblée Nationale Constituante. Enlisée dans la crise depuis l'assassinat le 25 juillet de Mohamed Brahmi, la Tunisie peine à voir le bout du tunnel, et économiquement et politiquement. Un gouvernement de compétences nationales ne ferait qu'aggraver le cas, estime le chef du gouvernement qui invoque l'urgence du moment et justifie une composition majoritairement apolitique des cabinets ministériels, à 60% dit-il. Par ailleurs et prenant le contre pied Rached Ghannouchi, Ali Lâaryedh a pris le parti du président de la république, Moncef Marzouki, soulignant qu'il doit reprendre son rôle de médiateur entre les différents partis politiques.