Il l'avait dit et réitéré, il avait affirmé qu'il est vain de prolonger les négociations et que la situation économique et politique, sclérosée, ne peut permettre d'éterniser les pourparlers politiques entre les différents acteurs. Et il pense dur comme fer que seul un consensus pourrait sortir le pays de l'ornière, un consensus qui repose sur les deux hommes forts du pays mais aussi sur les deux grands ennemis de la scène politique à savoir Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, et Béji Caied Essebsi, président de Nidaa Tounès. Quitte à sacrifier ses alliés de l'Union Pour la Tunisie et du Font Populaire et à s'attirer les foudres de sa base qui ne s'est pas encore remis de l'ignominie déversée il y a si peu par Ennahdha et qualifiant Nidaa Tounes de réincarnation du RCD? Quitte à conclure un accord contre nature, Béji Caied Essebsi a, encore une fois, pris le contre pied du FSN ? A peine après son discours du 7 septembre où il rassurait sur la cohésion des rangs de l'opposition, le président de Nidaa Tounès, et même si la machine à fantasmes tourne encore à plein régime quant au deal secret de la rencontre parisienne, s'est réuni « en secret » avec le président d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, si l'on en croit la livraison du journal « Le Maghreb » de ce mardi 10 septembre. Il faut battre le fer tant qu'il est chaud et les deux hommes l'ont compris. Sans laisser aux alliés et aux partisans le temps d'admettre leur nouveau rapprochement, ils enfoncent le clou et reprennent la même formule. Selon « Le Maghreb », cette rencontre intervient dans le cadre des tractations entamées depuis quelques semaines entre les deux figures de proues d'Ennahdha et de Nidaa Tounès et qui se sont, vraisemblablement, accélérées après l'échec de la première phase du dialogue. Béji Caid Essebsi et Rached Ghannouchi pourraient même faire une annonce commune sur Nessma Tv marquant ainsi la fin du suspense.