Le président de l'Assemblée Nationale Constituante, Mustapha Ben Jâafer, a tenté ce soir un difficile exerce d'équilibriste tentant de faire la synthèse de la crise politique infinie que traverse le pays et annonçant la fin du tunnel. Tiraillé entre la majorité et l'opposition, Mustapha Ben Jâafer a soigneusement construit une issue de secours se voulant optimiste à la veille du deuxième anniversaire de la naissance de la Troïka et de l'avènement de l'Assemblée Nationale Constituante, représentant toujours le centre la légitimité selon le président. Une célébration qui oscille entre colère etl »espoir que porte le démarrage effectif du dialogue national. Voulant déminer le terrain, Mustapha Ben Jâafer a minimisé les dissensions au sein de la Troïka et a jeté la balle dans le camp de l'opposition l'accusant en filigrane de vouloir torpiller le dialogue national à travers ses appels à une grande manifestation pour le départ du gouvernement qui n'est plus qu' »un secret de polichinelle ». Ainsi, le président de l'Assemblée a annoncé la démission imminente du cabinet d'Ali Lârryedh avec l'ouverture du dialogue national. « La démission du gouvernement est imminente et je peux moi-même témoigner de l'engagement du chef du gouvernement à la présenter car on a convenu presque à l'unanimité que la seule issue à la crise politique est la formation d'un gouvernement de compétences nationales indépendantes » a-t-il martelé appelant de ses vœux l'accélération du processus transitoire et l'organisation d'élections afin d'en finir avec l'incertitude politique, principal frein à l'essor économique et social. Ben Jâafer a par conséquent reconnu implicitement l'impuissance du gouvernement à restreindre le fossé des disparités sociales qui ont été comme un catalyseur à la révolution du 14 janvier 2011 et le processus qui s'en est suivi. Quant à l'utopisme et la faisabilité de la feuille de route du quartet, MBJ a fait savoir que l'aboutissement de cette initiative reste un impératif. « On n'a pas le droit à l'erreur » a tonné le président de l'Assemblée. « La feuille de route est une boussole même si les modalités de son application sont négociables » a-t-il ajouté. Enfin, et interrogé si l'Assemblée Nationale Constituante n'a pas rallongé indéfiniment son bail et dévié de sa mission de la rédaction de la constitution, le président a invoqué les pouvoirs supplétifs dont a été dotés cette institution et la dissidence des députés. Il a dans ce sens réitéré son appel aux députés retirés de retourner au bercail réaffirmant que les motifs de la rébellion ne sont plus valables. MBJ a redit sa foi que la suspension des travaux de l'Assemblée ont contribué à désamorcer la crise.