Contacté par Tunisie Numérique, l'historien et universitaire tunisien Mhamed Hassine Fantar s'est dit attristé par le vol de la statuette de Ganymède par des inconnus au musée paléo-chrétien de Carthage. Cette œuvre en marbre blanc est selon lui « une pièce mythologique importante, unique et d'une grande valeur. » Mais ce qui interpelle surtout le professeur Fantar, c'est le fait que ce musée soit fermé au public. Pour lui aucune raison n'explique cette fermeture et l'hypothèse qui lui parait la plus probable pour l'expliquer est le fait que les responsables actuels ont peur d'ouvrir les portes de ce musée consacré à la gloire d'une religion non musulmane. Par ces temps de terrorisme et de fanatisme religieux, on peut effectivement être frileux sur ce genre de sujets. D'ailleurs le vol pourrait être lié au fait que ce musée soit fermé et délaissé alors qu'il aurait dû être précieusement gardé et mis en valeur. Dans ce cadre, Fantar déplore la dégradation générale de la sauvegarde du patrimoine en Tunisie qui d'une façon ou d'une autre a conduit à ce vol attristant. Il donne l'exemple édifiant de la grande chercheuse et archéologue tunisienne Naîdé Ferchiou, décédée en juillet 2013 dans l'indifférence totale du ministère et des autorités concernées: « Celle-ci était pourtant une scientifique qui a beaucoup fait pour l'étude de l'histoire et du patrimoine de notre Tunisie. » a-t-il remarqué amèrement.