La répression violente des manifestants en Syrie doit amener l'UE à revoir ses relations bilatérales avec la Syrie et les négociations sur un futur accord d'association doivent être suspendues, indique une résolution approuvée aujourd'hui par le Parlement européen. Les négociations en cours de l'UE sur la signature de l'accord – non encore conclu – d'association avec la Syrie doivent être suspendues jusqu'à ce que les autorités syriennes puissent « mener à bien, de façon tangible, les réformes démocratiques attendues », déclarent les députés européens dans la résolution. La démission du gouvernement de la Syrie du 29 mars « ne sera pas suffisante pour apaiser le mécontentement croissant de la population syrienne », ajoutent-ils. Le président Bachar El-Assad doit mettre un terme à la répression de l'opposition politique et des défenseurs des droits de l'homme, il doit lever l'état d'urgence et mettre en place des réformes politiques, économiques et sociales concrètes. L'utilisation de la violence par un Etat contre sa propre population doit toujours avoir des conséquences directes, souligne la résolution, rédigée par les groupes PPE, S&D, ADLE, Verts/ALE et ECR. La résolution appelle également à réviser les relations bilatérales avec le Bahreïn et le Yémen. Le vote a eu lieu au lendemain de la déclaration faite par le ministre hongrois des affaires étrangères Zsolt Németh, intervenant au nom de la Haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères Catherine Ashton, lors du débat organisé en séance plénière du Parlement européen consacré à la situation en Syrie, à Bahreïn et au Yémen. M. Németh a déclaré que la répression brutale exercée contre les manifestants en Syrie était inadmissible. Il a critiqué le président syrien, Bachar el-Assad, qui, dans son discours du 30 mars, « ne faisait mention ni d'un programme de réformes clair ni d'un calendrier de mise en œuvre des réformes. » Il a souligné que « l'Union européenne continuerait d'exercer une pression sur la Syrie afin qu'elle mette en place des réformes sans plus attendre ». Il a affirmé que l'Union attendait des réformes réelles, « et pas uniquement des mesures superficielles ».