Encore une preuve que ces honorables messieurs qui nous gouvernent n'y comprennent rien aux affaires de gestion d'Etat ! Il semblerait que, pour eux, être au pouvoir, c'est être bien installé sur un trône, ou dans un palais pour certains, et profiter (à mort) du fruit du labeur du citoyen. Être au pouvoir est synonyme, pour eux, de « asservir un peuple » à leur profit. Ils n'arrivent pas à comprendre qu'ils se sont, plutôt, placés dans le rôle du serviteur du peuple, et qu'en conséquence, ils doivent se plier en quatre pour satisfaire ses besoins, et veiller à sa sécurité, à sa prospérité et à son bien-être. Et c'est seulement lorsque le peuple prospère, et que les caisses de l'Etat sont renflouées, que les dirigeants peuvent, ne serait-ce que par égoïsme et appât du gain, profiter de cette richesse et de cette opulence. Or, nos illustres dirigeants s'entêtent à naviguer dans un autre sens et voguer dans un autre océan, celui de leurs rêves et leur cupidité. Ils semblent convaincus que les citoyens sont riches et le taisent, qu'ils ont des trésors cachés (dans leurs matelas) et qu'ils ne veulent rien leur lâcher. C'est pour çà qu'ils s'évertuent à sortir des lois et annoncer des réformes, versant toutes dans le sens de soutirer l'argent au pauvre tunisien. Leur dernière trouvaille, dans ce registre, a été de loin la meilleure. Il s'agit, en l'occurrence, de la loi de finances 2014. En élaborant cette loi, les décideurs ont déploré un manque cruel de liquidités puisque, chez nous, l'argent quelque soit sa quantité, même celui provenant des dons et autres crédits étrangers, à acquis la fâcheuse manie de disparaitre on ne sait où et on ne sait chez qui. Donc au lieu de se poser des questions sur ces sommes disparues, et au lieu de se démerder pour ramener des liquidités, ils ont opté pour la facilité en décidant de saigner encore et encore le citoyen pour lui soutirer les sommes voulues. Et c'est ainsi qu'ils ont instauré encore plus de taxes sans compter que çà allait casser le nerf de l'économie. Et parmi les taxes nouvellement instaurées, il y a la désormais tristement célèbre « Itewa » ou taxe surajoutée sur la vignette automobile. Et rien qu'avec cette taxe, Elyes Fakhfakh aura réussi à frapper dans le vif, et à enrayer la machine. Et quelle machine ! « LA » machine vitale qui fait vivre tout le pays, celle de l'agriculture. Or, notre illustre ministre des finances ne pourra jamais prétendre qu'il ne se doutait pas des conséquences de ses « innovations ». Et comme première conséquence, la grogne sociale et surtout celle des agriculteurs qui ont eu la mauvaise surprise de voir les taxes imposées à leurs véhicules utilitaires décuplées. Et c'est ainsi que depuis deux jours, la colère des agriculteurs ne cesse de gonfler et de gagner toutes les provinces du pays, laissant planer la menace de troubles sociaux beaucoup plus graves et même un blocage des circuits de distribution des denrées de base dans le pays. Et telles que les choses s'annoncent, on n'est pas loin d'une révolution meurtrière, la révolution de la faim et la révolution des paysans. Mais, surtout, à ce moment là, qu'il ne s'avise pas, le Monsieur fakhfakh de dire qu'il ne savait pas et qu'il a été (lui aussi) trompé. C'est tout de même bizarre qu'aucun de nos illustrissimes dirigeants n'a eu, auparavant, connaissance de l'histoire de la poule aux œufs d'or, qui a été tuée par son maitre, trop pressé de recueillir un maximum d'œufs en or, et qui s'est retrouvé sans œufs, et surtout, sans poule. Il semblerait qu'il va falloir penser à doter, en urgence, de cette fable, les bibliothèques de l'administration pénitentiaire.