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Péril en la cité
Les mots déchaînés
Publié dans Le Temps le 15 - 02 - 2011

Il faut le voir pour y croire. L'Avenue Bourguiba qui a été amputée de ce qui faisait son charme, c'est-à-dire les fleuristes et leurs jolis carrés, est envahie aujourd'hui par des centaines de petits gars qui, en toute impunité et en dehors de toute loi ou décret, vendent du tout et du n'importe quoi… Mais surtout des produits de contrebande : cigarettes, ustensiles de cuisine venus d'Asie etc…
Tout cela sans parler de ce tout que des milliers de bouches populaires peuvent engloutir : œufs durs avec du pain tartiné de harissa, cacahuètes enrobées de sucre et de teinture d'iode frelatée, etc… en attendant si cela ne s'est pas réalisé aujourd'hui, la venue des lablabis et autres hergmas.
Le pays, on l'espère, et ce pour le bien de tout le monde doit revenir à un état de stabilité sociale pour que son économie, déjà malmenée par la pieuvre mafieuse de Ben Ali, puisse ne pas sombrer en deça du seuil permis par les analystes… Si nous ne sauvons pas les meubles dans les jours qui suivent, nous devons nous attendre à des jours réellement rudes. Il faudrait écouter les voix de la sagesse et nous remettre au boulot tout en sauvegardant les acquis apportés par la Révolution qui sont des gains populaires encore fragiles. Continuer à réclamer, c'est légitime mais remplir les caisses pour qu'on puisse être payé est d'une grande nécessité.
Laissons aux plus démunis la possibilité de ne plus être jetés au ban de la société et aux autres d'attendre que la machine reprenne son mouvement des beaux jours. Il faut, et tout le monde s'accorde pour le dire, sauver la saison touristique qui touche directement et indirectement quatre millions de Tunisiens d'après une récente étude européenne. Ce n'est en tout cas pas avec l'avenue principale de la capitale, dans un piteux état que nous pourrons enjoliver notre pays les capitales ayant toujours été la première vitrine à montrer aux visiteurs.
Ces vendeurs de contrebande sont organisés en bande basée sur l'appartenance régionale ou tribale. Ils ont leurs encadreurs et leurs fournisseurs. Ils ne reconnaissent que la loi du profit sans rien donner en contrepartie à la société comme tout citoyen qui travaille. Ils ont leur force de pression et leur force de frappe. Ils ont commencé à occuper l'Avenue Bourguiba timidement et puis voyant qu'aucune instance municipale ou étatique n'a réagi, ils ont doublé leurs contingents. Plus un jour passe, plus ils sont nombreux et plus difficile sera réalisable leur démantèlement. Pour devenir citadin les flots d'humain crachés par la rudesse et la misère rurale s'adaptent à la ville. Ceux qui occupent les trottoirs du centre – Tunis aujourd'hui demeurent dans la cité avec la mentalité tribale et rudement rurale. Ils ne peuvent que semer le chaos et cela ne date pas d'aujourd'hui. Reprenez la lecture d'Ibn Khaldoun s'il le faut. Il faut que la loi soit au-dessus de tout et de tous et combattre les opportunistes qui – au nom de la Révolution – imposent leur propre loi de la jungle.
Certains invités disent que quelques uns de ces marchands menacent de s'immoler si on touche à leur commerce. Bouazizi vendait des produits offerts par la terre du pays. Ces marchands hors-norme et hors-la-loi vendent des produits de contrebande. La Révolution ne donne pas le droit à chacun d'agir selon sa propre loi mais d'unifier tout le peuple sous la coupe de la loi. Et puis cette révolution doit être non seulement culturelle mais esthétique et artistique. Il faudra donc ramener les fleurs et la gaîté de vivre à l'Avenue et mettre ces marchands de mauvaises bactéries à la place qui leur revient.
Tous les secteurs ont besoin d'être dotés de lois après le règne d'une dictature qui a marginalisé plus de la moitié de la population.
Le domaine des arts et leur commerce ne doit pas échapper à cette règle.
Les solutions existent et il nous manque juste les décisions des responsables qui feront respecter la loi.
Nous y reviendrons !


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