C'était sensé être une fête. Les gens ont afflué de tous bords pour profiter des réjouissances. Mais non, il fallait bien que çà grince quelque part, et que çà tourne au vinaigre. Histoire de confirmer que quand on a la poisse, on a la poisse. Ce qui s'est passé aujourd'hui sous le dôme de l'ANC, et au cours d'une séance sensée être « extraordinaire » dépasse, et de très loin, un simple « couac » et se classe tout simplement dans le registre des incidents diplomatiques qui tombent comme çà, au mauvais moment, au mauvais endroit, telle une mouche dans la soupe. On n'avait, vraiment, pas besoin de se retrouver au centre, et surtout à l'origine, d'un clash entre les américains et leurs ennemis de toujours les iraniens. Il faut dire que ce genre de « scènes » fait, en quelque sorte, partie des traditions tunisiennes, que l'on voit, assez souvent lors des fêtes de mariage. Car lors des fêtes de mariage, les invitations sont confiées à trois parties différentes, la famille de la mariée, la famille du marié et le marié lui-même pour qu'il invite qui il veut. Et comme chaque partie convie qui elle veut en toute méconnaissance des invités des autres parties, on finit, souvent, par regrouper sous le même toit, voire autour de la même table, des personnes qui ne s'apprécient guère, ou carrément qui se détestent à mort. Ce qui génère assez rapidement de la tension et même parfois des frictions qui gâchent l'ambiance festive. Et, dans ces cas, la cérémonie s'achève généralement en queue de poisson. Ensuite, ce sont les lendemains qui font le plus de mal, quand les convives se rabattent sur leurs hôtes respectifs pour les accuser de leur avoir occasionné un tort considérable. Mais ces scènes devraient être limitées aux fêtes de noces et autres réjouissances familiales. Mais de là, à ce que çà se déroule lors de festivités nationales et officielles, on était à mille lieues de l'imaginer ? Sauf, et c'est justement le cas, quand on gère des festivités nationales comme on gère des noces, et quand le pays est dirigé par trois présidents qui revendiquent chacun son droit à inviter qui il veut, et rien à cirer si ses amis ne s'entendent pas avec ceux des autres ! Et quand on fait de telles maladresses, il faudra assumer, et s'attendre à des réactions qui ne sauraient tarder.