Le virus Corona, qui avait fait son apparition depuis quelques mois dans la péninsule arabique, et plus précisément dans de nombreuses provinces de l'Arabie Saoudite, semble gagner, au fil du temps en virulence et tend à surclasser ses prédécesseurs en matière de taux de mortalité. La situation a fini, depuis quelques semaines par échapper au contrôle des autorités saoudiennes qui ne savent plus où donner de la tête, d'autant que la saison du Hajj approche à grandes enjambées. Le nombre d'atteintes par le virus devient de plus en plus important, de même que le nombre de décès occasionnés par cette maladie. Et on ne sait toujours pas grand-chose de ce meurtrier des temps modernes, à part qu'il occasionne un tableau d'infection respiratoire carabinée dégénérant rapidement en un tableau d'insuffisance respiratoire conduisant souvent à la mort dans des délais assez brefs. Dans la panique, et dans une course désespérée contre la montre, les autorités saoudiennes multiplient les gestes qui n'ont, par ailleurs, aucune incidence sur l'évolution de ce qu'on pourrait désormais qualifier d'épidémie. C'est ainsi que le Roi a limogé son ministre de la santé, de même qu'il a sollicité des laboratoires de virologie pour rechercher au plus vite un vaccin, sinon un remède à cette calamité. Il a même été question, il y a quelques jours, de la possibilité d'annuler la saison du Hajj pour cette année. Qu'en est-il des préparatifs du ministère de la santé tunisien, et des précautions qu'il aurait du prendre depuis un certain temps pour prémunir le territoire et les citoyens de l'éventualité de la propagation de ce virus mortel dans nos murs ? D'autant plus que la saison de la Omra (petit pèlerinage) bat son plein, et de nombreux tunisiens ont déjà effectué le déplacement en Arabie Saoudite, et en sont revenus ? Et bien, apparemment, rien n'a été entrepris par le ministère sensé prendre soin de la santé des tunisiens. Rien de ce qui aurait, en principe, du être déjà fait. De nombreux tunisiens sont retournés d'Arabie Saoudite, et ont transité par les aéroports sans avoir été « dépistés ». Nombreux, parmi eux étaient malades et présentaient des signes respiratoires, qui ont été vite (trop vite) mis sur le compte du climat particulier de la Mecque, et de l'abus de la climatisation là-bas. Il y en aurait même qui sont décédés dans un tableau d'insuffisance respiratoire aigue, très évocateur d'une atteinte par ce virus, sans que cela ne suscite le moindre doute, ni ne réveille la moindre suspicion chez nos services sanitaires. C'est que le ministère n'a, toujours, pas jugé utile de mettre en branle le programme de prévention de ce genre de maladies, qui pourtant, existe depuis des lustres, et qui a été testé avec succès lors de précédentes « alertes » comme la grippe aviaire, ou la grippe porcine et avant elles le SRAS. Rien n'a, apparemment, été fait dans ce sens. Les caméras thermiques achetées dans tous les aéroports continuent, désespérément, à crouler sous la poussière des entrepôts, au lieu d'être installées dans les couloirs de l'arrivée des vols en provenance des pays où le virus sévit. Les zones de quarantaine n'ont toujours pas été préparées. Les services hospitaliers concernés par la gestion de ce type de malades n'ont toujours pas été mis en alerte. Dans les cliniques privées, non plus. Les médecins de famille, susceptibles de recevoir en consultation ces malades n'ont pas reçu de consignes d'alerte. Les commissions spécialisées dans le suivi et la prévention de ces épidémies n'ont toujours pas été appelées à se réunir... Espérons, tout de même, qu'il n'est pas trop tard pour mettre en œuvre, au plus tôt, toutes ces mesures à même de sauvegarder la santé du citoyen tunisien. Espérons que nous ne noterons pas ces prochains jours nos premiers cas d'atteintes par ce virus mortel dans notre pays... Et dire que c'était on ne peut plus simple, de remettre en œuvre la plan déjà établi et testé ! Puisque les machines sont là, les hommes sont là, les mécanismes sont là, et il paraitrait que même les protocoles de prise en charge sont là. Espérons que le ministre de la santé ne nous sorte pas la ritournelle de « On ne pouvait pas savoir » ! Car du temps qu'il était chef de service hospitalier, son service comptait certainement parmi ceux qui ont été habilités, par l'acquisition de matériel et la formation du personnel, pour une bonne prise en charge des malades de ce type !