Il y a en Tunisie une partie de la classe politique qui est, ou bien immature, au point d'espérer que le tunisien soit assez naïf pour ne pas faire l'amalgame entre un opposant à la loi antiterrorisme, et un fervent supporter (et, peut être même, plus) des terroristes, ou bien, alors, insolente au point d'ignorer tout le monde et de tout faire pour passer ses propres convictions et les agendas qu'elle dessert, faisant fi des sentiments, des revendications et même du sang des citoyens. En effet, qu'est ce que cela veut bien dire, que de refuser de faire valider une loi anti terrorisme, en ce moment même où le pays est en guerre ouverte contre les groupes armés terroristes qui ne cessent de trucider à gauche et à droite, et de faucher à leurs aises dans les rangs des forces armées du pays ? Surtout qu'on ne nous ramène pas la sempiternelle histoire de respect des droits de l'homme, et de la crainte pour ces sacro-saints droits. Car avec les terroristes, il n'y a point de notion de droits de l'homme. Il n'y a point d'histoire de respect des droits de l'homme avec des individus qui n'ont rien d'humain, qui tuent et qui jubilent de leurs actes, qui tuent et qui refusent de faire la prière sur leurs victimes et, surtout, qui ne s'en cachent même plus. Ces individus qui ne reconnaissent aucun droit aux autres ne méritent pas qu'on se torde l'esprit pour, soit disant, chercher à préserver leurs droits. Il est tout à fait ridicule qu'une certaine classe politique passe des semaines à vouloir trouver la définition du terrorisme, à vouloir lui donner un sens qui ne risque pas de leur coller dessus après coup, alors que la Tunisie ne cesse de compter et d'enterrer ses martyrs, morts sous les balles de ces mêmes terroristes aux quels on n'arrive toujours pas à donner une définition qui sied à leur grade. Il est d'autant plus ridicule de continuer à empêcher de promulguer une loi anti terroriste, qui aurait pu en préserver, des vies, de peur de bafouer certains principes des droits de l'homme, dont personne n'en a cure. Personne, sauf quelques politicards qui en ont fait leur cheval de bataille. Car à ceux qui prônent cette théorie, il faut leur dire, et ils se reconnaitront, de même que tout le monde les connait, à ceux là, il faut dire : Essayez voir d'aller rompre le jeûne dans la maison d'un martyr et de consoler son épouse et ses enfants désormais orphelins, en leur parlant des droits de l'homme. Essayez voir d'aller présenter vos condoléances à une pauvre mère qui vient de perdre son enfant, en lui expliquant que le meurtrier de sa chair ne doit pas être jugé par peur qu'on ne bafoue les droits de l'homme. Essayez voir d'aller distraire des orphelins qui se préparent à leur premier Aïd sans leur père, en leur offrant de belles tirades sur vos principes de droits de l'homme. Essayez voir d'aller à la rencontre d'une veuve et de lui expliquer qu'elle devra, désormais, pour nourrir sa famille, s'en remettre aux droits de l'homme, et qu'elle n'aura qu'à présenter la copie de la déclaration universelle des droits de l'homme, à l'épicier ou au marchand de légumes, pour faire les courses pour nourrir ses enfants, enfants de martyr. De grâce, arrêtez ces discours qui ne convainquent plus personne, même pas vous-même, on présume ! Arrêtez vos beaux sermons. Arrêtez de laisser couler impunément le sang tunisien si cher. Rappelez-vous, au moins que c'est ce même sang qui a permis qu'on vous retrouve là où vous êtes, qui a permis que nombreux parmi vous rentrent d'exil ou sortent des geôles.